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Artisan cordonnier né dans le Berry, autodidacte, Fernand Desprès
s’installe à Paris et abandonne tout travail manuel pour se consacrer à
la politique et au journalisme. Il commence à fréquenter les milieux
libertaires et fait la connaissance de Jean-Baptiste Vigo (dit Miguel Almereyda), l’un des fondateurs du Bonnet rouge. Il collabore au Libertaire, à La Guerre sociale, à La Bataille syndicaliste où il fait la connaissance d’Henri Guilbeaux.
Compromis dans des affaires de détention et de fabrication d’explosifs
(1901) et de faux mandats internationaux (1909), il bénéficie par
deux fois de non-lieux. En 1912, il se consacre à La Bataille
syndicaliste. Inscrit au carnet B, il en devient un des principaux
rédacteurs sous le pseudonyme d’A. Desbois mais il présente avec Marcelle Capy sa démission du journal, devenu La Bataille, et cela en raison de sa ligne « Union sacrée » qui lui interdit de prendre la défense de Romain Rolland
en août 1915. En 1918 – 1919, à la suite d’un séjour à Genève
chez R. Rolland, à qui il a rendu une visite clandestine, il est
inculpé d’intelligence avec l’ennemi. Poursuivi devant le 3ème tribunal
de guerre de la Seine, il bénéficie à nouveau d’un non-lieu. De janvier
1918 à octobre 1920, il collabore à L'Avenir international, et d’avril à mai 1918 à La Plèbe, revue internationaliste harcelée par la censure et bientôt interdite, qu’il dirige avec Marcel Martinet et Jean de Saint-Prix.
Après la guerre il mène une carrière mouvementée au
parti communiste. Militant très actif à la 20ème section de la
Fédération de la Seine, il collabore à L’Internationale et à L'Humanité
dont il est administrateur. En octobre 1922, il est délégué au 11ème
congrès du Parti communiste ; on le retrouve en 1926 membre
de la commission coloniale. En 1932, le Parti Communiste le présente
aux élections législatives de Fontenay-le-Comte (Vendée). Il travaille
plus tard comme correcteur d’imprimerie tout en collaborant aux
rubriques judiciaires et littéraires de L'Humanité. Au début de la
guerre, il quitte Paris pour se rendre à Nice.
Au moment de sa mort en 1949, il travaillait à la radiodiffusion d’Alger.
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