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De son vrai nom Amédée Catonné, ce « compatriote clamecycois » de Romain Rolland (JAG, p.108), licencié en droit, est d’abord anarchiste libertaire (il écrit aux Temps nouveaux de Jean Graves), puis syndicaliste révolutionnaire. Il collabore à La Bataille syndicaliste de 1903 à 1912, et à partir de 1911, aux côtés de Jean JaurèsL’Humanité,
dont il sera secrétaire général en 1918 jusqu’en 1925. Pendant la
guerre, il participe activement au mouvement minoritaire contre
l’ « Union sacrée » et publie en 1915 la première
édition en France d’Au-dessus de la mêlée
(il est avec lui le soir de son assassinat le 31 juillet 1914), en qualité de rédacteur politique, à de Romain Rolland. Après
le congrès de Tours, il fait partie du comité directeur du nouveau
parti communiste. Le gouvernement du Bloc national l’emprisonne en 1921.
En octobre 1922, au lendemain de la clôture du quatrième congrès national du Parti communiste, Dunois démissionne (avec Souvarine et Martinet) de son poste de rédaction pour protester contre la domination des centristes, mais il redevient secrétaire général de L’Humanité après le quatrième congrès de l’Internationale à Moscou. Membre du Comité directeur du PCF de 1922 à 1924, il participe en 1925 à la rédaction de la Lettre des 250
adressée au Comité exécutif de l’Internationale communiste, lettre
protestant contre l’autoritarisme de la direction du Parti communiste
et ses méthodes de « bolchévisation ». Il est peu à peu écarté de toute
responsabilité et quitte le parti communiste en 1927. En 1930, il
rentre à la SFIO et participe à la tendance de gauche, la « Bataille socialiste ».
Collaborateur du Populaire, il rédige aussi quelques brochures de la SFIO : Les partis politiques devant le socialisme, Le Premier Mai, esquisse historique, Jaurès internationaliste, Vade mecum du candidat et du propagandiste.
En septembre 1940, Amédée Dunois organise l’activité clandestine du Parti socialiste en zone Nord. C’est lui qui rédige Le Populaire
clandestin dont il écrit la plupart des articles. Il meurt en
déportation pour fait de résistance au camp de Bergen-Bersen.
Roland Roudil
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