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Né à Dijon le 22 août 1887, ancien élève de l’Ecole normale supérieure, Marcel Martinet publie son premier recueil de poèmes, Le Jeune Homme et la vie, en 1911, après avoir collaboré à de petites revues comme L'Ile Sonnante, ou Les Horizons.
A sa sortie de l’École Normale Supérieure, il renonce, à “faire
carrière” dans l’Université et en 1911 entre sans concours à l’Hôtel de Ville de Paris
comme rédacteur. Intéressé par les problèmes sociaux, à la recherche
d’un socialisme différent du socialisme parlementaire ou du “socialisme
des professeurs”, il se rapproche de La Vie ouvrière et de Pierre Monatte, un des représentants, dans la CGT, du syndicalisme révolutionnaire. Il collabore par la suite à L’Effort, puis L’Effort libre de Jean-Richard Bloch, où il fait paraître, en 1913, son manifeste «L’Art prolétarien» dans lequel il annonce l’avènement d’un art du peuple.
Au début de la guerre, exempté du service militaire, il rejoint les membres du groupe de La Vie Ouvrière
qui n’ont pas encore été mobilisés et qui cherchent à rassembler les
rares militants qui n’ont pas succombé aux appels de l’«Union
sacrée ». Il écrit alors Les Temps Maudits, un recueil de poèmes dédié à R. Rolland, interdit par la censure mais publié en Suisse, en 1917, par H. Guilbeaux.
Favorable aux Zimmerwaldiens,
socialistes pacifistes et internationalistes réunis en septembre 1915,
il rend compte de la conférence à Pierre Monatte. Il participe
également aux réunions de La Société d'études documentaires et critiques sur les origines de la guerre et fréquente avec sa femme le Groupe des Femmes pacifistes de la rue Fondary.
En 1918, il fait paraître un journal, La Plèbe,
qui veut représenter l’union des éléments syndicalistes, libertaires et
socialistes, demeurés fidèles à l’internationalisme. Mais La Plèbe –
qui accueille des articles de R. Rolland – ne comprend que quelques
numéros qui paraissent blanchis par la censure. Défenseur
inconditionnel de la Révolution russe (il participe avec R. Rolland à
un hommage intitulé Salut à la Révolution russe, édité à Genève par la revue Demain
en mai 1917), il adhère au nouveau parti communiste fondé à la
fin de 1920 ; il se situe à la gauche du parti, la plus proche
des conceptions bolcheviks.
En 1921, il se voit appeler par Amédée Dunois à la direction littéraire de L’Humanité et publie la même année deux volumes de Pages choisies
de Romain Rolland. Jusqu’en 1923, il anime les pages littéraires et
artistiques avec quelques écrivains, critiques ou journalistes (le
poète Georges Chennevière, le critique d’art Jacques Mesnil).
Préoccupé par le problème de l’éducation et de l’organisation
culturelle de la classe ouvrière, il donne en 1921 une série d’articles
(réunis en 1935, sous le titre Culture prolétarienne).
Il s’éloigne du Parti à partir de 1924 -1925, après sa
“bolchevisation”, se lie aux syndicalistes révolutionnaires groupés
autour de Pierre Monatte et collabore à La Révolution prolétarienne,
revue syndicaliste révolutionnaire. Conscience de la mouvance
antistalinienne, il lutte pour un retour aux sources du communisme,
défend Trotsky (Où va la Révolution russe ?, L'Affaire Victor Serge) et dénonce le colonialisme (Civilisation française en Indochine, 1936).
En 1934, J. Guehenno et M. Martinet, directeur littéraire des éditions Rieder, la maison d’édition qui édite la revue Europe, sont tous deux signataires d’un Appel à la lutte antifasciste.
A la veille de la guerre, il pense que c’est aux forces prolétariennes,
dans les pays fascistes comme dans les démocraties, de faire reculer la
guerre.
Atteint de diabète, il s’éteint le 18 février 1944, à 56 ans.
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