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Pierre Jean Jouve
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Dictionnaire Pierre Jean Jouve

Romain Rolland
(1866-1944)

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Notice


Issu d’une famille nivernaise de notaires, Romain Rolland poursuit brillamment des études au collège de Clamecy jusqu’à la classe de seconde, époque à laquelle ses parents viennent s’installer à Paris. Après des études au lycée Saint-Louis puis au lycée Louis-le-Grand, il est reçu en 1886 à l’École normale supérieure où il se lie d’amitié avec André Suarès, George Mille et rencontre Paul Claudel. Reçu à l’agrégation d’histoire en 1889, membre de l’École française de Rome, le jeune Romain passe deux années à Rome durant lesquelles sa rencontre avec Malwida von Meysenbug, qui avait été l’amie de Nietzsche et Wagner, ainsi que la découverte des chefs-d’œuvre de l’art italien, seront décisives pour la construction de sa pensée.  En 1892, il se marie avec Clotilde Bréal dont il divorcera en 1901.

Tout en assurant un service restreint d’enseignement au lycée Henri IV (1893-1894) et au lycée Louis-le-Grand (1894-1895), il rédige et soutient sa thèse de doctorat, Histoire de l’opéra en Europe avant Lully et Scarlatti. Les origines du théâtre lyrique moderne (1895). Que ce soit en tant que secrétaire du Congrès d’histoire de la musique dès 1900, enseignant à la section de musique de l’École des hautes études sociales  (1902-1911) ou à la Sorbonne (1903-1912), Rolland insiste sur la nécessité de former des historiens de la musique par l’introduction à l’Université de l’histoire musicale.

Jusqu’à présent, en tant qu’auteur, Rolland a travaillé à diverses pièces de théâtre : Les Loups, (joué en 1898), Le Triomphe de la Raison (en 1899), Danton (en 1900), le Quatorze juillet (en 1902). Il fait paraître Vie de Beethoven (1903) et Vie de Michel Ange (1905) aux Cahiers de la Quinzaine de Péguy qui vont publier, de 1904 à 1912, les différents livres de Jean-Christophe, œuvre qui lui fera connaître la célébrité et sera traduite en de nombreuses langues. En tant que musicologue, il publie Musiciens d’aujourd’hui, Musiciens d’autrefois en 1908, et Haendel en 1910.

Après avoir démissionné de l’Université en 1912, il rédige Colas Breugnon, roman bourguignon dans la tradition gauloise. Mais la déclaration de guerre, qui le surprend en Suisse, où il décide de rester, va marquer son entrée en politique et son engagement en faveur du pacifisme. Fin 1916, il reçoit le Prix Nobel de littérature au titre de l'année 1915. Il a fait connaissance cette année-là de Jouve et Masereel qui viennent s’installer en Suisse. Pendant un temps employé à l’Agence internationale des prisonniers de guerre de la Croix-Rouge, il publie des articles dans le Journal de Genève puis dans d’autres revues, comme celle de Guilbeaux : Demain (articles repris dans Au-dessus de la Mêlée, 1915, puis en 1919, dans Les Précurseurs). Il reçoit la visite de nombreux pacifistes qui, à l’exemple du peintre Thiesson, viennent le soutenir contre ses détracteurs qui l’accusent de « défaitisme ».

Après la guerre, il publie dans l’Humanité, une « Déclaration de l’Indépendance de l’Esprit », signée par des personnalités du monde entier, Liluli, « farce aristophanesque » qui tourne la guerre en dérision, ainsi que Voyage musical au pays du passé. En 1920, paraissent deux romans :  Clérambault, histoire d’une conscience libre pendant la guerre, Pierre et Luce, et en 1921, en collaboration avec Masereel, La Révolte des Machines.

Dans l’entre-deux guerres, Romain Rolland s’intéresse à l’Inde sous l’angle politique (Mahatma Gandhi, 1924) et religieux (Essai sur la mystique de l’action et de l’Inde vivante. La Vie de Ramakrishna, 1929, et Vie de Vivekananda et l’Evangile universel, 1930). De nombreux extraits de ces œuvres paraissent dans la revue Europe, fondée en 1923 sous son patronage. Il correspond avec de nombreux Indiens qui viennent lui rendre visite dans sa maison de Villeneuve, au bord du lac Léman, où il s’installe pour se consacrer à son œuvre : divers chapitres d’une sorte de méditation autobiographique, Le Voyage intérieur (1924, achevé en 1944), un récit de grande ampleur, sans doute le premier roman féministe de la littérature française : L’Âme enchantée (1922-1933), la suite du Théâtre de la Révolution (Le jeu de l’Amour et de la Mort, 1925, Pâques fleuries, 1926, Les Léonides, 1928) et le début des Grandes Époques créatrices, série d’ouvrages consacrés à Beethoven (1928, achevé en 1944)

Sur le plan politique, son engagement pour la défense de la Russie soviétique et sa dénonciation du fascisme hitlérien s’affirment aux côtés d’intellectuels comme Henri Barbusse, Jean-Richard Bloch, Jean Guéhenno ou Aragon. Initiateur du Congrès mondial contre la guerre impérialiste (1932) et président d’honneur du Comité antifasciste international (1933), Rolland exprime ses positions idéologiques dans des écrits politiques, recueils d’articles, de messages et d’adresses parus dans la presse et regroupés sous le titre : Quinze ans de combat, et Par la Révolution la Paix (1935).

 Tout en entretenant des rapports épistolaires et amicaux avec de nombreux correspondants français (Alain, Arcos, Chateaubriant) et étrangers (Hesse, Strauss, Zweig, Freud, Tagore), Romain Rolland mène une vie entrecoupée de problèmes de santé et de voyages en Europe. Lors de son séjour à Moscou en 1935, à l’invitation de Gorki, il rencontre Staline.

Fêté en 1936 par le Front populaire, il est déçu par les procès de Moscou. En 1938, l’année même des accords de Munich contre lesquels il proteste, il retourne dans sa région natale et s’établit à Vézelay. Déçu par le pacte germano-soviétique, il se consacre à l’écriture de Péguy, son dernier ouvrage (qui paraîtra en 1945) et ne confie ses réflexions qu’à son Journal ou à quelques correspondants. L’année de sa mort (1944), il relit les Évangiles, qu’il médite, plume à la main.

Roland Roudil






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Notice de Roland Roudil

Page réalisée par Jean-Paul Louis-Lambert

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Sous la Responsabilité de Béatrice Bonhomme et Jean-Paul Louis-Lambert

Dernière mise en ligne : 21 mars 2013

Première mise en ligne : 19 mars 2013