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Fils d’un ancien communard déporté en
Nouvelle-Calédonie, Charles Vildrac est très tôt séduit par la poésie,
et publie quelques vers dans de petites revues. Après avoir trouvé une
place de secrétaire chez un avocat, il fait la connaissance en
1901 de Georges Duhamel
dont il épouse la sœur aînée. En 1906, avec René Arcos et Duhamel, il constitue un groupe de
poètes et d’artistes qui participent à une expérience communautaire, le
groupe de l’Abbaye, qui
imprimera son recueil Images et mirages.
En 1910, avec sa femme il ouvre rue de Seine, la première galerie de tableaux de la rive
gauche qu’il tiendra jusqu’en 1930, et où exposent les peintres Thiesson, Matisse, Vlaminck et Marquet. La même année paraît Le Livre d’amour.
Sa poésie marque la fin des excès décadents du symbolisme et, à la fois
concrète et fraternelle, chante avec optimisme les choses simples de la
vie.
Au début de la guerre, il sert comme caporal-infirmier
dans la zone des armées, d’abord dans l’infanterie, puis dans une
section de camouflage et signe le 28 juin 1919 la « Déclaration
d'Indépendance de l’Esprit » de Romain
Rolland.
Après la guerre, en convalescence dans le Midi, il
découvre Saint-Tropez où il achète une propriété. Il publie en 1920 Chants du désespéré,
1914-1918 (avec des poèmes dédiés à Georges Pioch, Léon Bazalgette, Georges Chennevière, Luc Durtain et Jean-Richard Bloch) ainsi que Prolongements
(1927). Parallèlement, il s’ouvre au théâtre : en 1920, avec Jacques Copeau il monte au théâtre du Vieux-Colombier Le Paquebot Tenacity
qui tiendra l’affiche pendant trois ans, avant que ne paraisse en
1922 Michel
Auclair, en 1925 Madame Béliard
avec Louis Jouvet, et en 1927,
créé par Georges Pitoëff L'Indigent. Il
fait également paraître d’autres pièces : Le Jardinier de Samos
(1932), Poucette
(1936), L’Air du
temps (1938).
Dans l’entre-deux guerres, il effectue des voyages à
l’étranger – au Japon (1927), en URSS. (1928 et 1935) et en
Espagne (1934) – et écrit de nombreux livres pour la jeunesse : L’Ile rose
(1924), La Colonie
(1930), Les
Lunettes du lion (1932), Bridinette
(1935) et plus tard Amadou le bouquillon
(1951).
Pendant la Seconde Guerre, il participe en 1942 à
la publication clandestine des Lettres Françaises.
En 1943, il est arrêté par la Gestapo, emprisonné à Fresnes, puis
relâché. Après la Libération, il produit Lazare (1946), D’après l’écho
(1949) ainsi que Pages
de journal (1968). En 1960, il signe la « Déclaration sur
le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie », dit « Manifeste des 121 », et obtient
en 1963 le Grand Prix de Littérature de l’Académie française.
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