Site Pierre Jean Jouve
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Stello Bonhomme Comment la Couleur |
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Chroma, chromatos : a ) surface d’un corps b ) couleur d’un corps |
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Faire un tableau, c’est fabriquer une fiction. Il s’agit de prendre le terme de fiction au sens fort : faire un tableau, n’est pas raconter une histoire, mais participer à la création d’un monde légiféré par d’autres lois que celles que nous connaissons : le monde sacré par opposition au monde profane chez Mircea Eliade. Pour qu’il y ait monde, il faut qu’il y ait, d’une part, limite externe, c’est-à-dire une délimitation physique (ou, du moins, évidente, visible) de ce monde (cadre ou bords du tableau) et, d’autre part, limite interne : structure. La question des rapports qu’entretiennent réalité et fiction n’étant pas ici notre propos, nous ne nous intéresserons qu’à la limite interne du tableau. En d’autres termes, comment la couleur légifère ?
Bien qu’en elles-mêmes ces deux qualités ne structurent pas à proprement parler le tableau, c’est dans leur entre-deux que va se créer un troisième pôle : l’espace. La tonalité délimite l’espace horizontal, la matière, l’espace vertical. Prenons quelques exemples pour être plus clair : 1. espace A-B horizontal, limite externe tonalité 2. espace vertical par matière En deçà et au delà du tableau subsiste également une structure interne du tableau, en l’absence du tableau lui-même.
La forme d’un tableau, c’est son corps sans vie, sans être pour autant son dessin. Il ne s’agit pas du tableau mais de son schéma. On peut en faire l’expérience par les reproductions de tableaux. Faux tableaux, grossiers fantômes de leur analogue vivant, ils gardent cependant une forme de structure approchante de ceux qu’ils représentent. La tonalité est morte, mais sert toujours à délimiter l’espace, non plus par leur tonalité propre mais uniquement par la différence avec la tonalité voisine. En niveaux de gris, le tableau conserve son schéma.
Au-delà du tableau, dans son souvenir, reste un autre schéma, non plus structuré grossièrement par la forme, mais bien par touches de tonalités et présence de matière. Il ne reste souvent que quelques tonalités, extrêmement fortes, une mélodie. Et sous cette mélodie, une matière qui donne à ce tableau, pourtant absent, une présence stupéfiante. C’est dans le souvenir d’un tableau marquant que se niche la structure la plus frappante, la plus colorée et pourtant la plus vaporeuse de la peinture. |
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Fragments sur la Peinture de Stello Bonhomme par Jean-Paul Gavard-Perret |
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Secret des banquises. La matin et le soir, le jour et la nuit – lune et
soleil. Les heures et les minutes. Images de l’écart. Horloge nue. Eau perdue des rêves. Que leur mort dure. Gris si gris, clairs si clairs. Le corps avec organes n’y est plus qu’une anatomie encastrée. |
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