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Hommages et Créations


Serge Popoff L'Aube de la Lecture
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Jean-Marc Franzoni

Poèmes
(1969-1997)

1969

Prodrome ou l’ami clandestin 

Prodrome ou l’ami clandestin

L’écriture
ou l’initiation au silence
tel fut l’avis
de l’homme affolé par la futilité des mots.
A partir de ces phrases
inscrites avec ténacité conduites avec peine
dans le brouillard rétréci de la page
qui parle toujours
qui n’en a jamais fini de ressasser
les mêmes questions avec les mêmes mots ?

En quoi ces filaments noirs
sortis de quelque idée confuse
et peur hagarde
sauront dire ce qu’il y à dire

Mais qui donc ici persiste
à tenir tête à la vie
et qui inscrit ce qui déjà s’efface ?

Prodrome ou l’ami clandestin

L’arc tendu en vue de l’ultime nuit
je vous annonce ma mort qui sera douce

Les courants d’air ont tout mis en ordre
peut-être que déjà l’homme se perd dans ta peur

Cette Nuit indulgente – parfaitement tendre
profondément femelle
renoue avec le fascinant – le furtif pacte originel

Déjà la terre sur lui et le ciel qui se renverse
Quand l’arbre a fini de subir les forces inconscientes
que lui reste-t-il d’autre à faire
que de vivre par-devers la ruine
dans l’attente de la joie

Tu m’accompagnes sur la pente du retour
Poésie
sans oublier l’homme aux abeilles rageuses
qui te saura gré
de cette force laissée au hasard

Faut-il vivre recroquevillé
Faut-il vivre un peu pour soi
pour garder quelque chose
de cette minute fraternelle ?

Par delà les doutes et la contradiction
I est l’espace  d’un pur instant.

Sans Titre

par Attila Biro
(DR)

"Sans Titre" par Attila Biro
1970

Le secret changement

Le secret changement

Lecteur irritable
redescend un peu à ma mort
                                   à ma fatigue chaude sous la neige
deviens fou
pour cela
                   pour ce souffle
                                                pour cette roue dans l’air

Le secret changement
Ce n’était que l’ombre
et sans arrêt
                         derrière  la roseraie
de  l’autre côté
                           errant
                                          d’ une couleur à l’autre
le sable fugace
et l’arbre dans cette aridité
suspendant leur vérité furtive

Le chemin comme un sel
les   herbes pouvaient se lever

                             Alors j’ai dépassé l’exactitude du jour
                            pour  ne plus penser à mon destin
Ce n’état que le vent
                            la ville décerclée

Le secret changement
Je ris soucieux de la Mort
et peut-être que si tu tombes
avec tous ces reflets
sauras-tu revivre au hasard du fleuve

Jean-Marc Franzoni
par Thierry Vernet
Jean-Marc Franzoni par Thierry Vernet
1970

Geste et parole

Geste et parole
Plus que jamais
                             la gloire
qu’aimait l’oiseau subtil
ainsi la rive est à l’image du dieu
et parfois il faut prendre le sentier
d’un rien si clair
selon le champ extrême
                             pour voir
les femmes rapporter les fleurs de leur délivrance
car
    je vis leur éclat
    un jour où le vent du Nord- Est
     invitait le voyageur
     à contempler un ciel limpide
et je les aimais
                           qui témoignaient
de l’irréel
                           et au-delà du fleuve
aussi de l’éternel
Dehors il ne faut plus cette immobilité
cette torpeur
pour rassurer le feu des Morts
mais plutôt
                      la joie  retenue dans les plantes
et la terre natale

1971

Apraxie

Apraxie

Jour plus blanc qu’une unique froideur
Lentement jour de mort
Et mort de douleur
Et charge de neige encore
D’un cri par l’absence
Comment pourrai-je retrouver
Le geste de plénitude et de silence

Apraxie

La vie  fait partie de ces fleurs
Que l’on devine très bien
Derrière les coteaux éperdus

Apraxie

Cette pente
Tu dis cette pente
avec les arbres qui sommeillent
et du plus haut de ces arbres
à portée du regard
la nuit
tu dis la nuit
avec les prés vieillis
et sur ces prés
parmi ces fleurs
une source
avec toute l’arrière –saison
que tu attendis
il y a longtemps
en terre fraîchie
en lieu accompli
tu dis ce lieu
et ces chemins de feuilles mortes
et le ruisseau
tu dis le ruisseau
car il y a si longtemps
que tu le vis
et qu’une main
n’emportait qu’un bouquet
pour toujours

1971

La Distance

La Distance
Natif d’une antique douleur présence morte
je te soutiens de toutes mes forces sans voir
l’arme qui veille à ton grand repos d’une nuit
et d’un astre au bord de tes lèvres mon amour

Et j’écoute s’avancer les ombres funestes
qui rendent compte du séjour des morts en moi
et j’atteins ce point de perfection où plus rien
n’a de sens ni de furieux désirs de parole

il y a des jours et des jours j’anéantissais
l’image centrale et pure de nos pensées
je mettais en cause le lieu de nos idées
pour parvenir aux sources des métamorphoses

Cependant tu vins et reconnus l’inquiétude
de  mes histoires fréquentées de monstres noirs
en  les plaisirs d’amour ou semblants de bonheur
monstres  qui bravent plus d’une phrase concise

Tu dissipas les rêves construis le temple
et parvins à me remonter à la surface
du réel où depuis j’écoute un clair langage
qui vient de toi présence morte mon amour

J’aimerais dire l’ensemble de tes pouvoirs
faire le tour intense de tes biens fragiles
mais je me perds dans la lumière pour m’oublier
et je partage mal le secret qui est tien

Visage par Tiany Chambard

Visage
par Tiany Chambard

(tante maternelle de Jean-Marc Franzoni, DR) 



Visage par Tiany Chambard

Visage par Tiany Chambard
(DR)
Natif d’une antique douleur présence morte
je te soutiens de toutes mes forces sans voir
l’arme qui veille à ton grand repos d’une nuit
et d’un astre au bord de tes lèvres mon amour

Et j’écoute s’avancer les ombres funestes
qui rendent compte du séjour des morts en moi
et j’atteins ce point de perfection où plus rien
n’a de sens ni de furieux désirs de parole

il y a des jours et des jours j’anéantissais
l’image centrale et pure de nos pensées
je mettais en cause le lieu de nos idées
pour parvenir aux sources des métamorphoses

Cependant tu vins et reconnus l’inquiétude
de  mes histoires fréquentées de monstres noirs
en  les plaisirs d’amour ou semblants de bonheur
monstres  qui bravent plus d’une phrase concise

Tu dissipas les rêves construis le temple
et parvins à me remonter à la surface
du réel où depuis j’écoute un clair langage
qui vient de toi présence morte mon amour

J’aimerais dire l’ensemble de tes pouvoirs
faire le tour intense de tes biens fragiles
mais je me perds dans la lumière pour m’oublier
et je partage mal le secret qui est tien
La Distance

J’ai le goût du temps et la vieillesse du temps
J’ai le sens du ciel
Et la présence d’un mot
Je suis livré tout entier à la force animale
Et mon esprit se dérobe aux aurores pluvieuses

Je m’interdis le passage des pleurs
Vers l’étendue d’une autre douleur
Je me limite à ne voir que le probable
Dans l’éternité d’un peu d’ombre
Je ne cherche plus de raison à l’ensemble des rêves
Je laisse aller la barque à sa fin dernière
Je m’en remets au pouvoir des mots
Indifférent aux moissons
Au riche engrangement des récoltes

Ma complaisance de l’arbre
Où lumière déclinante
Il faudra bien que je me risque un jour
 Dans l’étrave d’un été
En vue d’une fête oubliée
Où plus rien n’a de sens

1972

Le désœuvrement

Le désœuvrement

Ecrire
pour essayer de retenir un instant
les pensées dans leur façon d’agir

Le désœuvrement

Ecrire
Pour retrouver les ombres ensevelies intactes

Le désœuvrement

On m’a donné un nom
on m’a donné des choses à voir
on m’a donné une parole
qu’on me reprendra
quand je ne pourrai plus parler
Parler en mon nom
qui m’a été attribué de force
Parler de choses
qu’on m’a mises sous les yeux
Parler avec une parole
que je n’ai pas faite moi-même
En réalité je suis né cadavre
et ce n’est qu’en détruisant
la vie qu’on m’a offerte
que je naîtrai enfin à la mort
cette mort qui sera mon œuvre
et ma victoire sur la plus vieille illusion des hommes

Le désœuvrement

      Désœuvrer,  c’est défaire l’œuvre, la décharger de son contenu littéraire et culturel , c’est revenir au moment qui a provoqué l’acte d’écrire, et à la pratique première de la parole qui est celle du désir et de la violence.

       Le désœuvrement, c’est aussi le refus du travail pour le travail, le refus de gagner sa vie pour la perdre, le refus d’obéir à des besoins qui ne sont pas immédiats, le refus du projet, de l’ambition sociale et d’une contrainte instaurée pour une soi-disant liberté. C’est vivre dans une oisiveté angoissante qui remet l’homme à la limite de sa culture. C’est une paresse maladive où prévalent l’inconscient et la source des rêves, c’est un terrain expérimental où une parole grandit au seul hasard du silence.

      Et les textes de ce livre sont le parcours bouleversé d’un espace mort qu’on pourrait nommer ici dérisoirement la littérature….

Camargue
par Pauline de Beaumont
(DR)

(arrière-grand'tante  paternelle de Jean-Marc Franzoni)
Camargue par Pauline de Beaumont
1972

Invectives ou les décades

Invectives ou les décades

Je sens en moi un être qui veut tout et un autre qui ne veut rien. L’un se tient à découvert, il est vulnérable, il est tout entier livré à ce qu’il veut. L’autre est toujours sur la défensive, il est borné, buté tout fortifié à ce qu’il ne veut pas. Je dois lutter contre l’élan inconsidéré et dangereux de l’un, et contre l’inertie angoissante et abêtissante de l’autre.

Invectives ou les décades
Le terrain du langage ? mais  voyons la page.

Invectives ou les décades
Les rêves sont les presqu’îles de la parole.

1976

Divulsion

Divulsion,  1976
Trop de créatures saines et béates nous approuvent. Il va falloir nous constituer une maladie dont les symptômes seront la violence et l’égarement et qui rendra aptes au commerce de la folie. Notre silence attire la voix des autres. L’astuce consistera à nouer tous ces discours qui remplissent notre béance, à occasionner un véritable télescopage entre  ces paroles envahissantes, à fabriquer un nœud historique ultra sensible, à dresser une sorte de carrefour idéologique, une plaque tournante où tous ces blabla viendront se confondre, se comparer, s’opposer, se détruire, s’affirmer et tout ce petit tas de paroles nerveuses encore sanguinolent de drames individuels formera le cœur palpitant et bruyant de notre silence.

1982

Regard  appréhension

Regard et appréhension
Accompagne ta parole à la source de son vouloir
(force ton territoire)
Accompagne donc ta parole à la source de son désir et appartiens-lui

Ruelle italienne

par Theodore de Saussure
(DR)

(parentée suisse de Jean-Marc Franzoni par sa grand-mère paternelle)


Ruelle italienne par Theodore de Saussure
1984

L’involution

L’involution

Il y a très loin entre toi et ta douleur
Il y a le paysage infiniment complet et flou
De ton enfance
Et il y aussi le désir de l’Autre
Tout le désir fonctionnant en manque
Et qui forme un paysage désert
Ton choix à présent est d’aller
Vers la richesse passée
Ou bien le dénuement prochain
Pour faire face à ta douleur
Alors seulement il y aura
Un véritable dépaysement de l’être

L’involution

Très chère Solitude
avec tes hautes marches austères
pour dominer la démence
comme un paysage rangé
et observer la cérémonie des hommes
tous ces désirs agglutinés au Pouvoir
et déguisés en Sciences
très chère Solitude
grande figure de sagesse et de mort
celui qui écoute tes infinis ressassements
parvient lentement à cette juste lumière.

Paysage genevois

par Auguste de Beaumont (DR)

Paysage genevois par Auguste de Beaumont
1986

Osciller le désir dit scinder le Nyama force

Osciller le désir dit scinder le Nyama force

Vase d'apparat dogon transmis par Marcel Griaule à Jean-Marc Franzoni

Vase d'apparat dogon rapporté par  Marcel Griaule,  grand-père de Jean-Marc Franzoni


Il ya de longues phrases qui s’inscrivent
avec la lenteur d’une interminable maladie
le sommeil est là
vieux gardien de la torpeur
pour l’homme effondré
sous la voûte de ses projets
et les vrais dormeurs ces alliés de la nuit des temps
lui offrent cette solitude
tourment de volupté
qui estompe le quotidien tyrannique

1989

L’être d’alerte

L’être d’alerte

Les mots
Les beaux attentas de la raison blessée





Jean-Marc Franzoni - Allée - 1
Jean-Marc Franzoni - Allée - 2
1992

Si loin le dernier pour dire

Si loin le dernier pour dire
Maintenant sur mon père il pousse du feuillage
Attendez-moi père  attendez
Il faut du souffle pour  venir jusqu’à vous
La douce respiration des grands cèdres n’y suffirait pas


Jean-Marc Franzoni - Père 1

Jean-Marc Franzoni - Père 2

Jean-Marc Franzoni - Père 3

Jean-Marc Franzoni - Père 4

1997

Nulle part à tout instant

Nulle part à tout instant
Né de longue et grande vieillesse séquestrée
Je mourrai en petits cercles d’enfance
Mais sur un sentier bien à moi
Tu seras enfin toi ce rien que tu peux

La parole alertée s’acharne et toujours préfère l’ennui approfondi de son isolement
Tu as fait ton temps
Tu peux maintenant compter avec calme
Les impacts de chacun de tes points d’aiguilles
Mentales charnelles
Qui tout le long du chemin ont déchiré ta totalité d’homme sans situation
Dans la situation d’être homme.

La houle intense de tes lourdes détresses
En terre affective pour toujours se taira
Mémorable fracturée franchie donnera
Cette paix infinie à la pulsion d’ivresse

O homme des terres inconscientes
Abreuvé de ce vide distrait de tes nuits !



Si tu dépasses ce degré d’angoisse
tu ne reviendras pas

Prends bien soin du malheur
ce bâcleur de douleurs
ce voleur de fleurs
prends bien soin aussi du bonheur
ce flâneur en vol
ce flot de couleurs

Le ciel est voilé
de quel voile plus blanc pourrait-il s’assombrir ?
il n’est point de totalité
qui ne soit en lutte avec son propre vide

Journées futiles journées chéries
comme autant de pistils
qu’un vent distrait disperse
prends soin aussi de chaque caresse
elles mènent là où elles te bercent
elles sont comme des fruits de lumière
dont le jus semble l’existence à fleur de chair
Ainsi ta vie, ainsi ton règne

Provence

par Albert Franzoni
(DR)

Provence par Albert Franzoni

Bibliographie

Bibliographie

  • 1969 : Prodrome ou l'Ami clandestin, Éditions de la Grisière ; Paris

  • 1970 : Geste et parole, les Paragraphes littéraires de Paris,

  • 1970 : Le secret changement, Éditions de la Grisière, Paris

  • 1971 : Apraxie, ed. J. Millas-Martin,

  • 1971 : La distance , Éd. Saint-Germain-des-Prés

  • 1972 : Le Désœuvrement, J. Millas-Martin

  • 1972 : Invectives ou les Décades, Éd. Saint-Germain-des-Prés

  • 1976 : Divulsion, Éd. Saint-Germain-des-Prés

  • 1982 : Regard appréhension, Éditions Saint-Germain-des-Prés

  • 1984 : L'Involution, Éditions Saint-Germain-des-Prés

  • 1986 : Osciller le désir dit scinder le Nyama force, Éditions Saint-Germain-des-Prés

  • 1989 : L'Être d'alerte, Éd. Saint-Germain-des-Prés

  • 1992 : Si loin le dernier pour dire : Paris-Miami-Genève, sept. 89-déc. 91, Éditions Saint-Germain-des-Prés

  • 1997 : Nulle part à tout instant, Librairie-galerie Racine, Collection Saint-Germain-des-Prés



Jean-Marc Franzoni

Jean-Marc Franzoni

22 octobre 1949
-
14 juillet 2009



Jean-Marc Franzoni est né le 22 Octobre 1949 à Genève en Suisse. Il passera ses premières années d’enfance heureuse dans le beau domaine familial de Collonges Sous Salève (en Haute-Savoie aux portes de Genève) où se dérouleront tous ses rêves de jeune homme puis  d’adulte.  De nombreux thèmes de son écriture prennent racine dans ces paysages de demi-montagne propices à la rêverie et à l’imagination. Profondément touché  par le divorce de ses parents en 1959 dont il ne se remettra au fond jamais, sa vie d’adolescent et d’homme jeune sera marquée par de nombreux épisodes  de maladies  pulmonaires, de repliement sur soi, et  sur l’ouverture  d’ un champ illimité de découvertes littéraires, poétiques  et philosophiques. Après un passage au Lycée Henri IV de Paris, des études universitaires incomplètes où il se fait pourtant remarquer par de nombreux professeurs admirant sa culture et son talent d’écriture, Jean-Marc Franzoni se passionne pour la psychologie puis la psychanalyse. Il  suivra  pendant de nombreuses années psychothérapie puis psychanalyse. Dès lors, il sera toujours animé d’une profonde lucidité sans complaisance sur l’histoire humaine. Homme de profonde écoute et de partage d’émotions, il cherchera tout au long de sa vie à redonner espoir aux blessés de l’existence qu’il recherchera activement. Refusant de  « gagner sa vie pour la perdre », Jean-Marc Franzoni s’amusera à être un excellent professeur de français et de philosophie notamment au Cercle Commercial Suisse de Paris, ou  comme indépendant, chargé de mission dans une grande compagnie d’assurances internationale. Il y excelle et est toujours très apprécié par celles et ceux qui le côtoient. Après quelques années sporadiques d’activités de ce type, il se retire dans l’Aude où il admire tous les jours la mer et les petites gens.

 Jean-Marc Franzoni qui avait écrit ses premiers textes poétiques publiés à l’âge de 16 ans, n’a jamais voulu tenter de pénétrer une machine éditoriale quelconque, se refusant à toute démarche, à  toute mise en œuvre de conseil de contact  éditorial. Il s’est contenté de recevoir et d’apprécier les gestes de reconnaissance de valeur littéraire que lui envoyaient des pairs qu’il admirait. Il attachait peu d’importance à la biographie lui préférant au-dessus de tout l’œuvre. Il a initié toute une génération de jeunes à la lecture d’écritures de tous horizons et de toutes textures.

Soulignons enfin l’amour et l’admiration qui l’attachaient à certains êtres au premier rang desquels se plaçaient sa mère Anne-Marie Griaule, son grand-père Marcel Griaule, ses neveux et  de nombreux  artistes comme  Paul Valéry, Marcel Proust, Samuel Beckett, Frantz Kafka, Baudelaire, Jean Paul de Dadelsen, Pierre Jean Jouve, Thierry Vernet, Rodolphe Tœpffer et bien d’autres encore.

Jean-Marc Franzoni s’est éteint comme une bougie qui s’est entièrement consumée le 14 Juillet 2009 à Genève où il passait quelques jours chez des amis.

Luc Franzoni
Liens sur La Toile

Villa Laurenti à Menton

par Gabriel de Beaumont (DR)

Paysage italien par Gabriel de Beaumont

Témoignages sur Jean-Marc Franzoni


«Vos poèmes...Une voix y parle simplement et sérieusement. Je me sens proche de votre regard sur les choses ; de la façon dont le monde et la vie adviennent en vous.»

Yves BONNEFOY

«C'est tout simplement bon : du bon côté de la rampe.»

Roland BARTHES

«Droit au but, pas de méandres, le moins possible d'images, le coup de poing à
l'âme : ainsi écrit Jean-Marc Franzoni.
»

Alain BOSQUET (La Nouvelle Revue Française)

«Vos textes fantastiques et si subtils...leur gaieté et leur agressivité ardente.»

Hélène CIXOUS

«Tout ce que vous tentez (et réussissez) m'intéresse.»

Jacques DERRIDA

«Apre et dense, une langue d'eau-forte, miroitante d'éclats sombres, d'une singulière puissance d'envoûtement.»

Jean-Charles GATEAU (Journal de Genève)

«Cette exigence de vérité qui vous distingue, la rigueur de votre démarche tout ensemble intellectuelle et morale.»

Pierre OSTER

«J'ai lu le Secret Changement et vous redis combien ces poèmes me touchent. Votre obsession de la mort me parait le meilleur garant de votre amour de la vie.»

Robert PINGET

«Le Secret Changement est un beau livre. Jamais votre écriture n'a été si claire, si juste. Vous avez accompli là un véritable saut qualitatif.»

Marcelin PLEYNET

«J'ai lu avec plaisir--- et aussi avec une certaine émotion--- Le Désœuvrement et Invectives ou Les Décades...Il est rare que j'éprouve avec tant de certitude le sentiment d'une écriture pleinement justifiée.»

Francis PONGE

«Je trouve vos poèmes très beaux : d'une force et d'une densité rares aujourd'hui, et au coeur même des vrais problèmes que pose le langage poétique.»

Jean-Claude RENARD

«Regard Appréhension...Un grand poète, un grand opérateur de la langue...et qui plus est, travaillant le sens, cette déchirure que nos aînés nous ont laissée en partage.»

Pierre RIVAL

«J'ai beaucoup aimé l'intensité de vos poèmes, si bien inscrits dans leur figure sonore.»

Jean STAROBINSKI

«Jean-Marc Franzoni traque ces moments où «l'acharnement à vivre senvole» (Regard d Appréhension). Il montre l'homme pris entre deux feux, en proie au vertige originel, fasciné par le flux de la rivière et par l'enfance en fuite.»

Bruno VILLIEN (Le Nouvel Observateur)

«Une âme se saisit et se raconte à travers les mots de ce livre amer et beau, d'une lucidité qui refuse les secours et les sortilèges.»

Louis-Albert ZBINDEN (Le Messager suisse)

«Bon courage, Cher Jean-Marc Franzoni, et bonne chance où vont les mots.»

Samuel BECKETT

«L'être d'Alerte est quelque chose d'admirable d'une violence souveraine. Si peu de critiques se laissent arracher à la médiocrité de leur distraction bête, je suis certain que quelques jeunes gens vous trouveront, c'est celui que j'ai toujours été qui vous lit, sur l'horizon indicible.»

Henri THOMAS

Galerie


Jean-Marc Franzoni, sa mère et Marcel Griaule
Jean-Marc et Luc Franzoni,
leur mère Anne-Marie
et leur grand-père, Marcel Griaule
(1898-1956), ethnologue,
professeur à la Sorbonne

(DR)
Anne-Marie Griaule, la mère de Jean-Marc Franzoni
par Zavaro

(DR)
La mère de Jean-Marc Fanzoni par

Pierre Jean Jouve et Gabrielle Boissier

Jouve - Manuscrit dédicacé à Gabrielle Boissier
Pierre Jean Jouve :
Symphonies du XVIIIe siècle à Gstaad

Manuscrit dédicacé à Gabrielle Boissier,
Genève, août 1942

(DR, Luc Franzoni)



Gabrielle Boissier (2e en partant de la droite) dans les années 1920
Gabrielle Boissier dans les années 1920

Gabrielle Boissier est née le 23 Juin 1896 et décédée en 1976 à Choulex dans le canton de Genève en Suisse. Fille d’Edmond Boissier, agronome, colonel de cavalerie (plus haut grade de l’armée suisse), député, membre et vice-président du Comité International de la Croix-Rouge et de Marguerite Fatio fille de Victor Fatio, naturaliste distingué. Issue de la haute société genevoise, Gabrielle Boissier bénéficia d’une éducation à la fois pleine d’autorité, de discipline et d’ouverture sur le monde. D’une intelligence remarquable, elle consacra énergie et ressources au développement de la musique à Genève (elle fît partie de conseils d’administration de théâtres et conservatoires). Elle évolua dès lors dans les milieux culturels et artistiques de Genève dont elle favorisa certains membres de son influence locale. Elle s’intéressa de près à la psychologie à tel point qu’elle transposa le test visuel de Rorschach (tâche d’encre à interpréter) au monde sonore.

Gabrielle Boissier est la grand'tante de Jean-Marc Franzoni. 

Pendant son exil en Suisse durant la seconde guerre mondiale, Pierre Jean Jouve s'est lié d'amitié avec Gabrielle Boissier (archives en cours de dépôt à la BNS)

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Retour à la page d'accueil du Site Dernière mise à jour : 13 juillet 2010