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Pierre Jean Jouve
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1937 / 1938
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« je me drogue avec Dans les années profondes. Quelle drogue puissante ! » |
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Anaïs
Nin a découvert Pierre Jean Jouve par ses livres que lui avait prêtés le
poète anglais David Gascoyne. Elle n'a
probablement jamais connu personnellement Jouve, mais ce qu'elle
dit de ses romans en fait une lectrice exceptionnellement sensible. David Gascoyne,
selon son Journal, avait découvert Jouve en lisant, par hasard, Les
Poèmes de la folie de Hölderlin, qu'il traduira plus tard en anglais. Après avoir fait la connaissance de Jouve, David Gascoyne devint l'analysant de Blanche Reverchon à partir d'octobre 1938. Auparavant, il avait aussi fait la connaissance d'Anaïs Nin qui écrit dans son journal (à la date des 13-15 novembre 1937) : « Visite de David Gascoyne — il n'a que vingt et un ans — un enfant prodige. Je ne connais pas son œuvre, seulement sa réputation. Un jeune homme mystique, poétique, mais ligoté comme les morts arabes sous plusieurs couches de bandelettes blanches. Il me confie son journal, plein de secrets et de fuite.» Le 1er décembre 1937, elle écrit : « Je passe d'abord chez David Gascoyne, qui est très pauvre et à qui je donne du travail. Il vit vraiment sous les toits [...]. Il m'a donné à lire un livre de Pierre Jean Jouve — monde nouveau, nouveaux rêves, nouveau poison, nouvelle drogue. » Trois jours plus tard :« [...] je lis Pierre Jean Jouve, je me drogue avec Dans les années profondes. Quelle drogue puissante ! » Le 22 janvier 1938, sa lecture de Jouve interfère avec sa vie privée : « Dernier baiser de Henry [Miller] sur mes lèvres, grâce à une phrase de Pierre Jean Jouve qui a su le débloquer.» |
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Anaïs Nin
Journal de l'amour Journal inédit et non expurgé des années 1932-1939
Traduction par Béatrice Commengé La Pochotèque, 2003 |
«
Pierre Jean Jouve a saisi des états d'âme, des sensations, des rêves et
révélations que personnes d'autres n'a captés. Un monde nouveau,
suspendu entre le désir bestial et l'hallucination, entre la perversité
et l'analyse. Là encore, la passion les yeux ouverts, toujours
imbriqués dans la mort. » (4 décembre 1937) « Paulina 1880, de Pierre Jean Jouve, m'a mise dans un état de transe. Je l'ai lu d'un trait, dans le métro, au café, en me rendant chez Henry, ici et là, pendant qu'on me faisait un shampoing. » (15 février 1938) |
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Notes recueillies par Jean-Paul
Louis-Lambert
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Site « Pierre Jean Jouve » Sous
la responsabilité de Béatrice Bonhomme et Jean-Paul Louis-Lambert Première mise en ligne : 9 décembre 2011 |