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Mario Villani

Tableaux

Mario Villan - Portrait par Ettore Fico
Mario Villani
portrait par Ettore Fico
Mario Villani-Tableau

Béatrice Bonhomme

Sur la trace légère de quelques oiseaux

Un passage comme si de rien n’était

Un passage comme si de rien n’était

Et voilà que je me remets à pénétrer les mots de la vie

Un soleil sur la nappe rouge

Des toits sur la mousse

Et la pompe au milieu de la cour

Ne ramenant plus d’eau

Mais la source est toujours présente

Avec l’eau claire que l’on aperçoit

A travers la fente des pierres

 

On dit réamorcer la pompe et insuffler de l’eau

Pour que l’eau s’écoule encore neuve, froide et claire

Et que la respiration des mots se fasse encore

Mario Villani

Femme au Miroir
Mario Villani - Femme au Miroir
Je n’ai pas attendu que tu viennes

Je n’ai pas attendu que tu viennes

Je croyais que c’était le temps de ma nuit

Et puis tu as trié le ciel

Sur la trace légère de quelques oiseaux

 

Il y a toujours ce noir profond

Quelque chose qui ne fait que grandir

Dans la simplicité des pierres

 

L’herbe coupée

Recouvre la terre

De son compost

En dessous déjà naît la reverdie

Mario Villani

Harmonie Orange
Mario Villani - Harmonie Orange
La mousse posée sur les limons des toits

La mousse posée sur les limons des toits

Le noisetier un peu plus haut

Touche quelques nuages

Une cheminée de brique rose

S’accorde avec le silence

 

L’odeur de poussière

La paille restée chaude

Comme déposée par le blé

Il reste cette belle odeur des greniers

Et toutes ces choses offertes

Qui n’ont plus lieu

 

Maintenant ce qui reste

Après avoir tenu le ciel

Dans nos mains nues

C’est juste ce que j’aime

Les chemins de traverse

Les garennes, les pierres pleines
Les greniers chauds

Mario Villani-Tableau
Femme au damier

Les greniers chauds

Au ventre de la paille

L’odeur des poutres et des combles

Donne envie de paresser

En face de la lucarne du ciel

 

Le liséré de lumière posé

Sur la pierre émaillée

D’éclats de briques

Passe entre les persiennes

Tiré comme à la corde

le trait de lumière

Eclaire la pierre

 

Tu restes planant

Dans la minceur désirante

D’une ardeur

 

Tu restes

Dans l’odeur bronzée des lignages

Sur le bois compté

Des arbres pris

Dans la terre
On les appelle « tuiles gelées »

On les appelle « tuiles gelées »

Mais elles continuent à opposer

Leur fragilité moussue et courbée

A l’intempérie du temps

 

Des choses simples

Ton amour au fil du temps

Et cette sueur imprègne le tissu

A hauteur de ta poitrine

Avec la forme d’un cœur

 

Le temps s’est arrêté

Avec de nombreuses strates

Et la nuit est encore

La nuit, de tous les temps

Une nuit intemporelle

Pourtant ventrue d’étoiles et de mémoires

 

 

La nuit est arrêtée

Posée comme un drap immobile dans le temps

Dans tous les temps

Figée comme un décor

Et pourtant on discerne

Les étoiles qui tremblent


2013
Beatrice Bonhomme - Peter Lang - 2013 - Couverture
 

Collier, Peter / Tomas, Ilda (éds)

Béatrice Bonhomme

Le mot, la mort, l'amour

Peter Lang éditeur, collection: Modern French Identities - volume 100

Année de publication: 2013

Oxford, Bern, Berlin, Bruxelles, Frankfurt am Main, New York, Wien, 2013. 437 p., 16 ill. en n/b
ISBN 978-3-0343-0780-2 br.  (Softcover)
ISBN 978-3-0353-0442-8 (eBook)

►Une présentation sur le site Fabula.

►"Finitude de la Lumière : l'oeuvre de Béatrice Bonhomme", par Gabriel Grossi, sur le site de la revue en lignes Loxias

Béatrice Bonhomme, poète et essayiste, vit à Nice.

Écrits sur Jouve

Béatrice Bonhomme enseigne la littérature du XX° siècle à l’Université de Nice. Elle a publié plusieurs recueils de poèmes ainsi que de nombreux articles et ouvrages critiques sur Pierre Jean Jouve et la poésie contemporaine. Elle dirige un Centre de Recherche sur la littérature, le CTEL, au sein duquel elle a créé en 2003 un axe sur la poésie, Poièma. Elle a fondé avec Hervé Bosio, en 1994, la Revue Nu(e) qui a consacré à ce jour 40 numéros à l’oeuvre des poètes contemporains. Elle préside avec Jean-Yves Masson la Société des lecteurs de Pierre Jean Jouve. 

Derniers recueils parus : La Maison abandonnée (Post-face, Bernard Vargaftig, Melis, 2006) ; Mutilation d’arbre (Préface Bernard Vargaftig, Collodion 2008) ; Passant de la lumière (L’Arrière-Pays, 2008) et Mémoire et chemins vers le monde (une étude qui s’inscrit comme un hommage à de nombreux auteurs contemporains, citons entre autres Philippe Jaccottet ou Jacques Réda, Jude Stefan, etc, Melis, 2008) ; Pierre Jean Jouve ou la quête intérieure ( Aden, 2008)

Sur ce Site


  • Sur le Site Terres de Femmes, Poumon d'Oiseau éphémère, poème de Béatrice Bonhomme, avec une photo de Guidu  Antonietti di Cinarca et une vidéo de Bérénice Bonhomme 

  • Sur Dailymotion, une vidéo : Kaléidoscope d'enfance.

Ce travail a été originellement pré́senté́ sous la forme d’un spectacle de lanterne magique à la bibliothéque municipale Louis Nucéra à Nice le samedi 10 mars 2012.

Texte : Béatrice Bonhomme, fresque : Stello Bonhomme, filmage : Bérénice Bonhomme.

Affinités
Mario Villani-Tableau
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 © 2008, Béatrice Bonhomme - Tous droits réservés pour les textes ainsi que pour les tableaux de Mario Villani
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Sous la responsabilité de Béatrice Bonhomme et Jean-Paul Louis-Lambert

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Précédentes mise à jour : 17 mars 2009,
21 mars 2012