Site
Pierre
Jean Jouve Ouvrages critiques |
|||||||||||||||||||||||||||||||
Retour à la page d'accueil
des Ouvrages critiques sur Pierre Jean Jouve |
Cahiers Pierre Jean Jouve
N° 3 - 2015 Pierre Jean Jouve Vivre et écrire l'entre-deux Actes du Colloque d'Arras — 15-16 mars 2012 |
||||||||||||||||||||||||||||||
ISBN : 978-2-916608-37-2 Prix : 25 € Bon de commande aux Éditions Calliopées |
|
||||||||||||||||||||||||||||||
Couverture |
|
||||||||||||||||||||||||||||||
Cahiers
Pierre Jean Jouve Pierre Jean Jouve Vivre et écrire l'entre-deux Actes du Colloque d'Arras, mars 2012Édition établie par Dorothée Catoen-Cooche, avec la collaboration de Béatrice Bonhomme et Jean-Paul Louis-Lambert Éditions Calliopées |
|||||||||||||||||||||||||||||||
Remerciements « Nous souhaitons dédier cet ouvrage à Jean Starobinski. Son article : "Pierre Jean Jouve, ouvrier de l’entre deux" et tout son admirable travail critique nous ont constamment guidés dans l’exploration de l’oeuvre de Jouve. Qu’il voit ici l’expression de notre gratitude. »
|
|||||||||||||||||||||||||||||||
|
Préface par Dorothée Catoen-Cooche L’œuvre de Pierre Jean Jouve, riche et intense, a pour spécificité de faire naître des sentiments contraires chez ses lecteurs, comme l’ont déjà mis en lumière de nombreux critiques : entre attraction et répulsion, passion et résistance, ces textes engendrent une tension voire une oscillation, lorsqu’on les découvre, lorsqu’on s’y attache mais surtout lorsqu’on les étudie. Cette ambivalence est peut-être l’une des causes de l’absence, indéniable autant que regrettable, de cet auteur dans les programmes du secondaire : parce qu’elles font naître des émotions trop denses et contraires, les œuvres jouviennes apparaissent comme difficiles lors d’un premier accès. Cependant, cette notion d’ « entre-deux » (et son application à certains aspects de l’écriture jouvienne) peut offrir un éclairage intéressant et ainsi dissiper quelques zones d’ombre. Tel est, précisément, l’objectif de cet ouvrage, qui fait suite au colloque organisé à l’Université d’Artois, à Arras, les 15 et 16 mars 2012. Inéluctablement,
Pierre Jean Jouve apparaît comme un auteur qui se situe constamment
entre deux éléments, se lançant parfois à corps perdu dans un
extrême pour mieux revenir ensuite à l’autre ; d’où l’idée
d’un tiraillement qui traverse l’ensemble de l’œuvre et qui
est clairement perçu comme source de souffrance : le Journal sans
date le note à plusieurs reprises. Entre l’homme et l’écrivain,
tout d’abord : « le bourreau, sorte de juge implacable »
laisse très souvent l’individu en proie au démon artiste. Roland
Roudil l’évoque dans l’article qui ouvre ce recueil en se
consacrant à la correspondance entre Thiesson et Rolland ;
correspondance riche d’enseignements pour qui s’intéresse à
l’être que fut Pierre Jean Jouve. Cette étude souligne d’ailleurs
parfaitement l’idée selon laquelle même les amis de l’époque
se situaient dans un « entre deux », entre admiration pour
l’écrivain et agacement à l’égard de l’homme torturé. Or, la
dimension de souffrance psychologique et morale qui entoure l’auteur
(et qui le poursuivra toute sa vie) prend
peut-être sa source dans une enfance difficile, à laquelle
s’attachent des souvenirs douloureux, comme l’exprime le texte
sur lequel s’arrête Eric Dazzan : ce dernier tente de démêler le
vrai du faux en se demandant quelle est la part d’imaginaire et la
part de réalité dans les vers parus dans Heures, Livre de la
nuit. C’est dans une optique similaire que s’interroge
Jean-Paul Louis-Lambert, qui offre ici un nouvel épisode de sa
« fiction détective » en se penchant, cette fois, sur les
« mille et un noms de Lisbe ». Enfin, le fictif s’efface au
profit du réel dans l’article de Dorothée Catoen-Cooche, qui
propose de retourner sur les traces de l’auteur à Arras, ville qui
le vit naître. La découverte de documents administratifs permet
d’éclairer certains passages de « Gribouille », qui compose
un poignant témoignage des errances d’un petit garçon (Jouve
enfant ?) à travers les rues de la « vieille ville espagnole ». C’est encore d’errance dont il est question dans l’article
d’Anis Nouaïri, même si elle concerne cette fois les errances du
verbe, qui s’appréhendent non plus de façon horizontale mais bien
de façon verticale, entre ciel et terre... deux éléments entre
lesquels se situe également la Morte-Vivante jouvienne, étudiée
par Machteld Castelein : cette figure constitue un principe unitaire
où se lient deux extrêmes. Dès lors, elle incarne l’idée selon
laquelle une entité n’est pas forcement l’un ou l’autre, mais
peut devenir l’incarnation de l’un avec l’autre. C’est
d’ailleurs sur cette idée que s’appuie l’article de Mickael G.
Kelly, dont le sujet est l’indivisibilité, mais également celui
de Titaua Porcher-Wiart, qui se penche sur l’unité des
contraires dans l’œuvre jouvienne. La notion de l’ « entre-deux » ne pouvait cependant être abordée sans évoquer l’alternance des genres chez Pierre Jean Jouve. Constamment à la recherche d’une forme parfaite, de l’ « œuvre unique », le romancier-poète s’est attaché à la poésie, certes, mais également au roman, à la traduction, à la critique musicale... Ainsi Béatrice Bonhomme nous montre-t-elle, à travers deux articles qui témoignent d’une réflexion constamment en mouvement, que la forme chez Jouve est tributaire d’un sentiment très profond, toujours renouvelé, engendré par une recherche permanente qui fait naître l’image mythique de la Parque. Le rôle, fondamental car fondateur, du personnage d’Hélène, est alors mis en valeur. C’est sur deux autres figures féminines, également très importantes car fédératrices, que s’arrêtent Marie Étienne et Tristan Hordé : la première compare le personnage de Catherine a l’Ise de Claudel, tandis que le second étudie le vocabulaire associé à la femme à travers Les Beaux Masques. Enfin, la réflexion sur le genre est mise de nouveau en avant avec l’article de Marie-Antoinette Laffont-Bissay, qui s’interroge sur Les Noces, tandis que Charles Arden, musicologue, propose une étude d’un aspect un peu moins connu de l’auteur, celui de critique musical (à moins que ce ne soit celui de créateur musical ?). Les dernières pages de cette partie consacrée à la transgénéricité chez Jouve, laissent une large place à Serge Popoff : cet artiste travaille encore régulièrement à partir des textes jouviens, qui demeurent pour lui une source d’inspiration. Les poèmes jouviens font naître des images ; le pinceau se substituant ici à la plume. La dernière section de ce recueil tente de concevoir Pierre Jean Jouve à travers les différents courants de pensées que l’écrivain a traversés, et dans lesquels il nous est impossible de l’enfermer : le romancier-poète est un artiste qui ne peut se soumettre à une catégorisation, au même titre que d’autres écrivains de son époque. Ainsi l’œuvre est-elle perçue sous différents regards : Dorota Nowak-Baranowska présente par exemple une lecture anthropologique de Paulina 1880, en s’arrêtant notamment sur la dichotomie permis/interdit dans les premières pages du roman. Myriam Watthee-Delmotte met ensuite en lumière l’aspect quelque peu intemporel (on pourrait presque parler, ici, d’aspect « pluritemporel ») d’une œuvre qui renoue avec le passé, celle du Tombeau de Baudelaire, perçue comme un « rite identitaire pluriel ». Enfin, Laure Himy-Pieri pointe les pratiques discordantes de l’auteur, qui s’inscrit dans le XXe siecle pour ses problématiques abordées, mais se démarque précisément de cette époque par la façon de les traiter. La notion de l’« entre-deux », si elle semble pouvoir caractériser l’œuvre jouvienne dans son ensemble, offre de nouvelles perspectives critiques comme en témoigne ce troisième opus des Cahiers Pierre Jean Jouve. Cette nouvelle parution est l’occasion de souligner que cet auteur, aussi complexe puisse-t-il paraître, demeure la source d’une réflexion sans cesse renouvelée, mais aussi d’une admiration qui traverse les années, et dont la communauté jouvienne, très active, reste garante. Nul doute que sous l’impulsion de ces chercheurs, mais aussi d’écrivains comme Yves Bonnefoy, Salah Stetié ou Jean Starobinski, Pierre Jean Jouve occupera un jour la place essentielle qui lui revient dans la littérature. Dorothée Catoen-Cooche |
||||||||||||||||||||||||||||||
|
|||||||||||||||||||||||||||||||
|
|||||||||||||||||||||||||||||||
|
|||||||||||||||||||||||||||||||
|
|||||||||||||||||||||||||||||||
4ème de couverture |
« Pierre Jean Jouve apparait aujourd'hui comme un auteur de l'entre-deux, sans cesse tiraillé entre des éléments divergents, voire catégoriquement opposés. Ainsi, il se réclame de la poésie du XIXème siècle, dans la lignée d'un Baudelaire ou d'un Mallarmé, tout en élaborant une forme de littérature novatrice pour l'époque. La notion d'oscillation se retrouve également dans le choix de la forme : entre roman et poésie, les écrits jouviens témoignent d'un puissant questionnement sur la notion de genre en littérature. De même, la religion et la psychanalyse constituent deux pôles divergents, qui se retrouvent pourtant associés dans les œuvres. Ce
troisième numéro des Cahiers Pierre Jean Jouve rassemble les
contributions de nombreux spécialistes de l'auteur. Réunis à Arras, sur
les lieux de l'enfance jouvienne, les 15 et 16 mars 2012, ils ouvrent de
nouvelles perspectives critiques. On découvre dans ces pages un auteur
déchiré entre son être et son écriture, se jouant des errances du verbe
dans une unité verticale, entre ciel et terre, alternant les genres dans
une quête de l'écriture parfaite. Jouve a été à la fois poète,
romancier, traducteur et critique musical.
Il se dévoile également à travers les différents courants de pensée qu'il a traversés et dans lesquels il s'avère impossible de l'enfermer : c'est un artiste qui ne peut se soumettre à une catégorisation. Inscrit dans le XXème siècle par les problématiques qu'il aborde dans son œuvre, il s'en démarque par la façon de les traiter. » |
||||||||||||||||||||||||||||||
4ème de couverture |
|
||||||||||||||||||||||||||||||
|
|||||||||||||||||||||||||||||||
Liens Externes |
|||||||||||||||||||||||||||||||
Haut
de la page Retour à la page d'accueil des Ouvrages critiques sur Pierre Jean Jouve |
|
||||||||||||||||||||||||||||||
Retour à la Page d'Accueil du Site |
Site
Pierre Jean Jouve Sous la
Responsabilité
de Béatrice Bonhomme et Jean-Paul Louis-Lambert Les textes de cette page © Editions Calliopées Dernières mises à jour : 18 et 28 octobre 2015 Première mise en ligne : 25 septembre 2015 |