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L'Adaptation du Monde désert
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Lien avec la
page Pierre
Beuchot de Wikipédia
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Le Monde désert Film de Pierre Beuchot |
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Baladine (Olimpia Carlisi) pose pour Jacques |
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Fiche technique
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Fiche technique du Monde désert d'après l'Internet Movie Database |
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Photo de tournage du Monde désert Olimpia Carlisi face à Pierre Beuchot |
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Distribution |
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Distribution d'après l'Internet Movie Database |
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Notes de Pïerre Beuchot (1984) |
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Dans l'oeuvre romanesque et poétique de Jouve, les figures centrales sont toujours des femmes |
Et parce que l'histoire de Baladine, de Jacques et de Luc n'est d'aucun lieu, ni d'aucun temps, elle retentit encore en nous. Dans l'oeuvre romanesque et poétique de Jouve, les figures centrales sont toujours des femmes : Paulina, Catherine Crachat, Hélène. Dans Le Monde désert, c'est Baladine, une femme libre, énigmatique et complexe. Jacques la rejoint dans sa soif d'absolu, comme Luc, sans pour autant la comprendre. Auprès d'elle, les deux hommes oublient provisoirement leurs névroses ; mais ils ne perçoivent pas les faiblesses de cette femme, son incapacité à se fixer et la fatalité d'échec qui l'habite. Et si Baladine dispara!t, c'est sans doute qu'elle ne peut pas vivre dans un monde masculin marqué par le péché, la guerre et le poids du passé. Agirait-elle autrement aujourd'hui? |
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Jacques (Jean-Louis Vitrac) et Siemens (Roland Amstutz) devant le père et les gendarmes Photo Xavier Gassmann (C) Antenne 2 - 1985 |
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Le sujet du roman est aussi la description d'une époque tourmentée qui aboutit à la "catastrophe" de la guerre |
Le sujet du roman est aussi la description d'une époque tourmentée qui aboutit à la "catastrophe" de la guerre, celle de 14-18. Pour Jouve, la paranoia des nations est identique à celle de ses personnages. Pour l'exprimer, il s'enfonce dans le coeur de chacun d'eux : il néglige leurs comportements pour mieux montrer les pulsions qui les animent. Il atteint ainsi de façon romanesque les trois grandes idées freudiendes, l'inconscient, la culpabilité et l'instinct de mort. Le roman explore les personnages comme des idées. Les véritables "héros" du livre (et du film) sont le désir, la mort et la faute. Ils vivent en Baladine, en Jacques et en Luc, ils les entraInent dans "une. bagarre, un éclatement de puissances irréductibles". "Deux sexualités autour de la femme" conduisent Jacques au suicide, au néant Baladine et Luc à la solitude totale dans un monde "désert", qui se pétrifie, qui a "le durcissement de la pierre" (Jouve - En Miroir).
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Baladine (Olimpia Carlisi) posant pour Jacques (Jean-Louis Vitrac) Photo Xavier Gassmann (C) Antenne 2 - 1985 |
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Une vision cinématographique du roman s'est imposée à moi dès la première lecture |
Une vision cinématographique du roman s'est imposée à moi dès la première lecture,: aidé en cela par le style de Jouve qui n'est pas sans points communs avec le langage du cinéma : multiplication des voies narratives, construction en séquences juxtaposées plutôt que coordonnées, chronologie bousculée et rompue par des ellipses ; dans le développement des scènes, surgit souvent, "en gros plan", l'éclat d'un détail mental ou décoratif. Et le roman abonde en indications de décors, de paysages, de lumières, de couleurs .. |
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Dans cet univers dominé par le blanc, le rouge et le brun, les trois personnages tiennent successivement leur partie comme dans un "opéra de chambre". Cette idée d'opéra a déterminé le choix de la musique qui, plus qu'un élément décoratif, a commandé le choix et le jeu des comédiens (diction et accent), a défini et organisé l'architecture du film pour en révéler le sens, le mouvement profond. |
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Jean-Pierre Krémer est à associer étroitement au travail d'analyse et d'adaptation du roman, François Porcile ayant collaboré à l'étape finale du scénario. |
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Pierre
BEUCHOT |
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Une femme entre deux hommes : Jacques (Jean-Louis Vitrac), Baladine (Olimpia Carlisi), Luc (Daniel Olbrychski) Photo Xavier Gassmann (C) Antenne 2 - 1985 |
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par Jacques Fieschi |
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L'Anti-SFP par Jacques Fieschi Cinématographe, juin 1985 Jacques Fieschi, critique et scénariste sur la page de Wikipédia et sur l'Internet Movie DataBase |
Le roman de Pierre Jean Jouve, LE MONDE DESERT, procède de chapitres courts et intenses, d'une forme ciselée, où l'on sent l'écrivain soucieux de polir l'essentiel. Ce caractère rare et élitaire de l'écriture n'a nullement contraint l'adaptation cinématographique qu'en donne aujourd'hui Pierre Beuchot. Elle lui a au contraire suggéré une intériorité approfondie des personnages. Dans les ellipses de Jouve, le film trouve sa durée. Remarquablement fidèle au livre, il donne pourtant au récit un flux narratif et une continuité inédite. Au début du siècle, trois destins — une femme et deux hommes — conversent et s'entre-déchirent. Leur vie est un long débat esthétique dont Pierre Beuchot, au milieu de l'amnésie publicitaire d'aujourd'hui, restitue la nécessité. Luc, le poète, et Jacques de Todi, le peintre, aiment la même femme, Baladine. Cette formulation par les héros de leur vie, leur aspiration à un Beau idéal, est trouée de moments de pure violence, de passion hostile, de scandales sexuels. Le climat culturel est ici rendu avec une extrême justesse : un certain rythme d'avant 14, une conversation la nuit au bord du lac de Genève ...
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Un homme qui n'est pas le père, Luc (Daniel Olbrychski), une femme qui est la mère, Baladine (Olimpia Carlisi) et l'enfant Pierrot |
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Olimpia Carlisi, muse à la fois hiératique et familière, joue avec simplicité une sorte de Femme éternelle |
La scène de Jacques de Todi rencontrant dans un train un woyageur de commerce ridicule, rappelle Lafcadio et Amédée Fleurissoire avant l' "acte gratuit" des Caves du Vatican. Notre cinéma est devenu si servilement contemporain que chaque évocation du passé, chaque fiction à costumes, encourt aujourd'hui l'infâmant reproche du téléfilm, de l'armoire SFP. Le film de Pierre Beuchot échappe à ce piège par la peinture minutieuse et fervente de ses perdants d'élite luttant avec leur siècle. Olimpia Carlisi, muse à la fois hiératique et familière, joue avec simplicité une sorte de
Femme éternelle, infiniment plus forte que les hommes dont elle nourrit
et relance la poétique. Jean-Louis Vitrac donne profondément à sentir
l'immaturité torturée de Jacques de Todi, et sans doute de tout artiste. |
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Jacques Fieschi |
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Baladine (Olimpia Carlisi) et Luc (Daniel Olbrychski) Photo Claude Douce (C) Antenne 2 - 1985 |
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La Belle Baladine (extrait) par Pascal Bonitzer Cahiers du Cinéma Juillet-août 1985 |
Adapté d'un roman de Jouve de 1927, Le Monde
désert de Pierre Beuchot raconte les
amours cruelles de la belle Baladine (Olimpia Carlisi), de l'écrivain Luc
Pascal (Daniel Olbrychski) et du jeune
peintre Jacques de Todi (Jean-Louis Vitrac). L'action se déroule en Suisse,
entre 1910 et 1920 : les lieux et l'époque sont évoqués avec précision, économie
et élégance. Mais l'essentiel est ailleurs, qui fait de ce film autre chose
qu'un télé-film ou une illustration filmique du roman. Le spectateur est
accroché par un mystère qui hante le film dès
les premières images et qui ne cesse pas, se développe comme en-dessous du
récit, dans les blancs et les syncopes de la chronique, jusqu'à la fin, pas
moins ambiguë et énigmatique que les
événements qui l'ont amenée. On se soucie peu de savoir si le film est fidèle au roman. Il l'est
manifestement, mais il l'est plus
encore dans le style elliptique, plein d'une violence qui n'explose
jamais mais cerne ou infuse chacun des moments du film, ravage
mystérieusement les personnages, que dans la succession des épisodes
(...)
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Les photos et les documents du film ont été reproduits avec l'autorisation de Pierre Beuchot Texte de Pierre Beuchot © l'auteur La plupart des photos sont de Xavier Gassmann (sauf une photo de Claude Douce) |
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Site Pierre Jean Jouve Sous la Responsabilité de Béatrice Bonhomme et Jean-Paul Louis-Lambert Page réalisée par Jean-Paul
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Dernière mise à jour : 2 juin 2011 |