Retour à la Page d'Accueil du Site
Logo Site Jouve - Portrait par Serge Popoff
Site Pierre Jean Jouve

Notes éparses sur Pierre Jean Jouve 

Jouve et les Artistes, 

ses Contemporains

Page en construction

Retour à la page d'accueil des notes éparses

par Jean-Paul Louis-Lambert et Marie-Antoinette Laffont-Bissay

Site Jouve - Logo Lectures

Toute sa vie, Jouve a connu des artistes, peintres, dessinateurs, graveurs, et il a souvent travaillé avec eux. Les collaborations les plus connues ont eu lieu avec Frans Masereel (pendant sa première vie, reniée), puis avec Joseph Sima et Balthus : elles ont été longues et fructueuses. Il y a eu aussi un travail en commun, ou des amitiés, avec Albert Gleizes et André Masson, mais aussi avec des peintres moins célèbres et qui ont été ses proches : Henri Le Fauconnier, Gaston Thiesson, Edmond Bille, Willy Eisenchitz, Cassandre, Philippe Roman. Des collaborateurs, typographes et imprimeurs grands artistes eux-mêmes, ont compté pour Jouve : G.L.M., Léo Marchutz.  Voici quelques notes éparses.

Sima portrait de Jouve pour Nouvelles Noces - 1926
▲ Joseph Sima : portrait de Jouve pour Nouvelles Noces - 1926.

1909

Henri Le Fauconnier


Portrait cubiste de Jouve par Henri Le Fauconnier - 1909

Portrait cubiste de Jouve par Henri Le Fauconnier - 1909

Centre Georges Pompidou


   Dans son roman de 1928, Hécate, Jouve met en scène son héros-double, le philosophe des mathématiques Pierre Indemini, dans le rôle du modèle d'un peintre.  Encore couchée dans son lit,  Catherine Crachat le voit de chez elle : "Entre le fond de l'atelier et le balcon [...] était le modèle du peintre. La position donnée au modèle faisait que le modèle me regardait. Je tremblais d'abord, je reçus une secousse comme lorsqu'on entre dans l'eau froide." C'est que Jouve se souvient qu'en 1909 il posait pour son ami, le peintre cubiste Henri Le Fauconnier (1881-1946) qui en a donné "le portrait dans le style fauve qu'on peut voir aujourd'hui au Musée d'Art Moderne"  (En miroir,  1954). Le portrait a été présenté au Salon d'Automne de 1909. Il a été acheté en 1946 auprès de Paul Castiaux.

Lire le point de vue de Claude Laugier sur le Site du Centre Georges Pompidou qui cite une appréciation très élogieuse de Gleizes (« Le dessin [...] m’était apparu comme possédant la clef de mes aspirations »).

1909

Albert Gleizes

Jouve - 1909 - Artificiel - Couverture
    En 1909, Jouve fait imprimer son premier livre à quelques exemplaires par l'imprimeur de l'Abbaye, Lucien Linard. Il est illustré par un dessin d'Albert Gleize, le peintre cubiste, l'un des fondateurs historiques (avec Georges Duhamel, René Arcos, Charles Vildrac et Alexandre Mercereau) du mouvement de l'Abbaye. Ce livre est introuvable et fait le désespoir des collectionneurs. La B.N.F. en possède un exemplaire "non communicable" (cote :  RES M-YE - 1040) et une photocopie. On peut en consulter  une  version numérisée très fidèle. 

1915-1916

Gaston Thiesson

Jouve avait connu le peintre Gaston Thiesson (1882-1920) à Poitiers. Thiesson était un ami de Charles Vildrac. Thiesson était venu en Suisse en octobre 1915 pour rencontrer Romain Rolland. Fin octobre 1915 Jouve vient également en Suisse, et il s'installe à Fontana près de chez Thiesson.

Roland Roudil nous a fait connaître les relations du peintre et de l'écrivain. Thiesson a laissé une série de dessins. On peut y voir Jouve (►), mais aussi Gaston Gallimard provisoirement installé, lui aussi, à Montana.

Thiesson a laissé des portraits d'amis proches, dont celui d'Andrée Jouve (▼).

Gaston Thiesson : portrait d'Andrée Jouve

Gaston Thiesson - Ma femme me lit l'article de Souday

Mai 1916

Edmond Bille


Les lecteurs du Monde désert, le roman que Jouve publie au milieu de 1927, connaissent Edmond Bille (1878 à Valangin -1959 à Sierre), peintre qui a servi de modèle à "Siemens". Pendant la première guerre mondiale, à Sierre, l'artiste recevait des pacifistes français, Romain Rolland, Pierre Jean Jouve, René Arcos

◄ En 1916, aux éditions de la revue militante Demain, Jouve publie Poème contre le grand crime C'est Edmond Bille qui a illustré la couverture.

En 1971, Jouve a retrouvé S. Corinna Bille (1912-1979), la fille de son ami. Celle qu'il a connue petite fille est devenue romancière : il préface son recueil de nouvelles, Juliette éternelle qui est illustré par René Auberjonois, artiste que Jouve avait dû connaître à Genève pendant la seconde guerre mondiale (tous deux ont collaboré à la revue Lettres).

1918-1924

Frans Masereel


Frans Masereel - Portrait de Jouve pour "Prière" - Stock - 1924

Frans Masereel : Portrait expressioniste de Jouve pour "Prière", Stock, 1924 © ADAGP, 2013, BnF, Réserve des livres rares


►Le site de la fondation Frans Masereel

◄Ce portrait de Jouve, le plus célèbre, appartient à sa période reniée ! Il s'agit d'une des dernières collaborations de Jouve avec le graveur Frans Masereel, sans doute le plus grand artiste expressionniste ayant exercé en France. Masereel (1889-1972) est belge. Il a travaillé en Belgique, en France, en Allemagne, en Suisse. Il a participé activement à la vie des pacifistes français regroupés autour de Romain Rollanden Suisse durant la Première Guerre mondiale. Tandis que ses compagnons, journalistes, écrivains, militants avaient recours à leur plume pour faire entendre leur voix, Masereel s'exprimait surtout par de magnifiques gravures sur bois illustrant les périodiques et les livres de ses amis. Masereel, quand il travaille seul, s'adonnait à un genre spécifique : le "roman graphique", suite de gravures (une par page) illustrant une idée, ou un thème, ou la vie d'un personnage. Son roman graphique le plus célèbre est La Ville (1925, 100 gravures). Celui qui a le plus de points communs avec les thèmes de Jouve est Mon Livre d'Heures (1926, 165 gravures, avec une préface de Thomas Mann).

En 1919, Masereel et René Arcos créent à Genève les Éditions du Sablier qui commencent leurs activités en publiant, dans l'ordre chronologique : Romain Rolland, René Arcos, Jouve, Georges Duhamel, Masereel (pour un "roman graphique" : Le Soleil, 63 gravures), Walt Whitman, Charles Vildrac, Andreas Latzko et un volume collectif : Les Poètes contre la guerre. Parmis ces auteurs, on reconnaît plusieurs Abbés de Créteil, écrivains progressistes devenus pacifistes. Mais avant de publier Heures Livres de la nuit, Jouve avait déjà collaboré avec Masereel pour son recueil de récits inspirés de son expérience d'infirmier bénévole dans un hôpital pour soldats malades : Hôtel-Dieu — Récits d'Hôpital en 1915 (avec 25 gravures de Masereel), d'abord édité par les auteurs (à leur compte) en 1918, puis réédité par Ollendorf en 1919.  Masereel avait aussi certainement réalisé les couvertures typographiques de Danse des morts (1917 et 1918). 

Heures Livre de la Nuit (1919, avec un frontispice de Masereel) sera suivi par un livre dans le même esprit, Heures Livre de la Grâce (1920), dédié à leur ami commun, Stefan Zweig. Il sera suivi d'un livre sans gravure, Toscanes, mais on peut supposer que Masereel, artiste fécond et travailleur infatigable, a réalisé les couvertures typographiques de ces trois livres que Jouve rééditera en 1922 sous le titre collectif Tragiques (suivi de Voyage sentimental, chez Stock).    

En 1923-1924, pour l'unique fois de sa vie et pour un an seulement, Jouve dirige une collection chez Stock, Poésie du temps qui s'arrête après 6 ouvrages. Masereel collabore activement à cette collection en réalisant les décors des couvertures, toutes différentes. Il grave aussi les portraits de trois des auteurs : Rabindranath Tagore (pour Cygne, 1923, traduit par du Bengali par Kâlidâs Nâg et Pierre Jean Jouve) ; Frans Werfel (pour L'Ami du Monde, traduit par Charles Baudouin, un ami de Jouve) ; et surtout Jouve lui-même pour Prière (1924) : c'est le portrait le plus répandu de l'écrivain ◄, celui qui est reproduit sur les jaquettes des deux volumes d'Œuvre au Mercure de France (1987).


Mais ces années-là, Jouve est en train de rompre avec sa première vie, sa première femme, sa première oeuvre et ses premiers amis. Jouve va cesser de travailler avec Masereel. A partir de 1925, c'est Joseph Sima qui va être le collaborateur le plus régulier de Jouve, d'ailleurs en octobre 1924, paraît un livre qui marque cette transition: pour Les sept mers de Rudyard Kipling, la traduction est de Maud Kendall (une amie du couple Blanche Reverchon-Pierre Jean Jouve) et de "Daniel Rosé"  (pseudonyme de Jouve, "Rosé" est le nom de sa mère) ; la couverture (qui représente une mer avec une grosse vague) a été dessinée par  Frans Masereel ; le portrait de Kipling a été gravé par Joseph Sima.

J.-P. L.-L.

Un exemple de collaboration de Jouve et Masereel ►

Heures — Livre de la grâce

1920, édité par les auteurs, Librairie Kundig, Genève

Heures livre de la grâce - Couverture
Heures livre de la grâce - Frontispice
Heures livre de la grâce - Dédicace
Poèmes de Pierre Jean Jouve Frontispice (et sans doute la couverture) de Frans Masereel Dédicace à Stefan Zweig

1925

Willy Eisenschitz

Jouve par Willy Eisenschitz - 1925
Jouve en 1925 par Willy Eisenschitz (tableau non localisé, connu par cette seule photo)

En 1932, Jouve publie un recueil de "contes", Les Histoires sanglantes. Le dernier texte, "Le Château", est dédié à Willy Eisenchitz. Ce texte, hélas, sera supprimé en 1961, quand Jouve réunit, au Mercure de France, les récits de Histoires sanglantes (1932) et de La Scène capitale (1935) en un seul volume intitulé : La Scène capitale.



 En construction

Une biographie très documentée : 

le discours de réception de Jean Perreau aux Heures de l'Académie du Var : "L'Expressionnisme modéré de Willy Eisenschitz (1889-1974)".


Joseph Sima


Joseph Sima : portrait constructiviste de Pierre Jean Jouve

Joseph Sima : portrait constructiviste de Pierre Jean Jouve

Pierre Jean Jouve rencontre Joseph Sima, peintre et graveur français d’origine tchèque (Jaromer 1891 – Paris 1971), en 1923 par l’intermédiaire de son épouse, Blanche Reverchon-Jouve. C’est une année cruciale pour le poète qui vit, de 1922 à 1925, une crise sentimentale, littéraire et psychanalytique. Les années 1925-1927 sont tout aussi décisives pour le peintre puisqu’il « traverse une crise philosophique profonde qui le conduit à prendre ses distances avec le mouvement constructiviste [Popelard, p. 67]. » C’est également la période où il prend ses distances avec les membres du Grand Jeu. Le peintre accueille, chaque jeudi, dans son atelier Roger Gilbert-Lecomte, Léon-Pierre Quint, René Daumal, Roger Vailland pour réfléchir à de nouveaux modes d’être, à les expérimenter dans et par l’écriture pour vivre hors du monde habituel comme l’explique Gilbert-Lecomte : « Il faut se mettre dans un état de réceptivité entière, pour cela être pur, avoir fait le vide en soi. De là notre tendance idéale à remettre tout en question dans tous les instants. [...] Une immense poussée d’innocence a fait craquer pour nous tous les cadres des contraintes qu’un être social a coutume d’accepter » [Leclair, p. 313]. Sima illustrera les quatre numéros de la revue Le Grand Jeu (1928-1932). Le poète et le peintre visent tous deux une sublimation dans leurs arts : Jouve, par le biais d’une démarche mystique pour se détacher de la Faute présente ici-bas afin de résoudre la dialectique d’Éros et de Thanatos, afin d’atteindre la Rédemption au sein de ses vers et donc sortir de ce « malheur existentiel » pour laisser résonner le « chant de délivrance » [Arfeu, p. 238], celui de l’Unité ; Sima, par le refus d’une reproduction fidèle et imitative du monde vu et observé car il souhaite la retranscription de ce réel vivant selon les émotions sincères éprouvées en son contact. Les émotions sont indispensables pour passer de l’accidentel à l’essentiel et saisir ainsi l’acmé de la vision du paysage par exemple. Le peintre est alors « investi d’une mission essentielle, celle de faire percevoir le Symbole, c’est-à-dire la réunion des éléments dispersés qui doit faire sens. » [Watthee, p. 112]

Un lien existe bien entre la poésie de Jouve et la peinture de Sima

Un lien existe bien entre la poésie de Jouve et la peinture de Sima non sur le mode de la stricte imitation mais comme démarche et pensée créatrices présentes dans des rapprochements thématiques et dans les moyens d’expression utilisés. Cette amitié humaine et grandement intellectuelle est visible au moins de deux manières : par les rapprochements possibles entre des poèmes et des toiles de Sima comme le prouve l’utilisation de motifs communs aux deux artistes notamment l’eau, la lumière, les arbres et par les différentes illustrations qu’effectue Sima pour les livres de Jouve. À ce propos, il faut distinguer les illustrations pour les livres publiés des tableaux faits par Sima comme Le Portrait imaginaire de Paulina dessiné en 1925 pour le premier roman de Jouve, Paulina 1880, des gouaches, des portraits de Pierre Jean Jouve, et ceux de Blanche Reverchon-Jouve (les pointes sèches pour Beau Regard sont sans doute des portraits de Blanche).


Les illustrations de Sima pour les recueils de Jouve sont nombreuses

Les illustrations pour les recueils de Jouve sont nombreuses et s’étalent sur plus de 25 ans, témoignant ainsi de l’amitié des deux artistes, de l’influence artistique, philosophique, spirituelle que l’un porta à l’autre et ce, de manière réciproque. On relève : 

- le portrait de Rudyard Kipling pour Les sept mers, traduit par Maud Kendall et Jouve (sous le pseudonyme de « Daniel Rosé ») pour sa collection, « Poésie du temps » (Stock, octobre 1924),

- le Portrait de Pierre Jean Jouve, dessin à la plume réalisé à l’encre de Chine et au pastel, et gravé sur bois en 1925, pour Les Nouvelles Noces (Paris, Éditions de la Nouvelle Revue Française, septembre 1926),

- les illustrations de Beau Regard, récit poétique au sous-titre très évocateur, Conte illustré d’images dessinées et gravées par Joseph Sima (Paris, Au Sans Pareil en 1927 puis chez Fata Morgana en 1987 avec la reproduction des illustrations de Joseph Sima) : 3 pointes sèches hors texte et 15 bois dans le texte,

- les gravures pour Le Paradis perdu effectuées entre 1928 et 1938 qui apparaissent « comme le sommet de cet échange poétique » [Watthee, p. 98] entre le peintre et le poète.


Le Paradis perdu

Voici la liste des gravures qui sont présentes dans Le Paradis perdu pour l’édition de GLM (Guy Levis Mano) et l’ordre dans lequel elles figurent :
Absence de lieu et nulle proportion (en 1928, cette gravure s’intitulait Les Nombres), Les Anges aux cheveux blancs, L’Invention de la douleur, Le Paradis (Jardin d’Eden), Le Double Adam, Du sentier et de la femme, L’Arbre et la main, Faute, Destruction, Travaille à fixer le bois au silex, Le Paradis revient.

Sur cette collaboration, Marie-Hélène Popelard précise que « Sima réalisa donc en tout vingt eaux-fortes, dont douze seulement furent retenues pour l’édition, huit supplémentaires en suite, dont six connues. » [Popelard, p. 93] C’est durant l’été 1927 alors que Sima est invité chez les Jouve à Carona que naît l’idée d’illustrer ce recueil. Durant cette année, le peintre effectue dix-sept dessins mais lors de l’impression du Paradis perdu en 1937 par Guy Levis Mano – après une première publication non illustrée en 1929 chez Bernard Grasset –, les desseins artistiques de Sima ont considérablement évolué s’inspirant beaucoup plus des mythes grecs. C’est pourquoi « l’illustration fut entièrement repensée, au moins cinq planches furent écartées, dont la première version du Double Adam, La chute, Le donneur de conseil et deux gravures déplacées ; d’autres échangent leurs titres, certaines enfin sont probablement ajoutées (les trois dernières du livre). » [Popelard, p. 69]

Joseph Sima - La Putain de Barcelone - 1937
Joseph Sima, La Putain de Barcelone, huile sur toile, 1937
© ADAGP, 2013, BnF, département des Manuscrits


- Sima réalise également les 49 Lettrines pour la plaquette Kyrie (G.L.M en avril 1938) ; il s’agit de dessins reproduits à plus petite échelle par un procédé photomécanique,

- une lithographie, en plus de celles d’André Masson et de Balthus, pour Langue aux Éditions de l’Arche en 1952 réédité (sans illustrations) au Mercure de France en 1954,

A ces illustrations, ajoutons des peintures (gouaches, huiles) faites en référence à des livres de Jouve, comme Matière Céleste paru en 1937,

◄ ainsi La Putain de Barcelone, qui reprend le titre d’un poème de ce recueil.

Finalement, il suffit de relire les mots que Jouve écrit à Sima pour le remercier des gouaches inspirées par Matière céleste afin de comprendre la force et la profondeur de leurs reconnaissances artistiques, poétique et picturale :

« Vous êtes un prodigieux artiste et un visionnaire ; plusieurs de ces images expriment tellement ce que je ressens qu’elles sont comme de moi-même, ainsi celle de Nada, celle de Urne. Mais l’admirable mouvement de cœur qui vous a donné l’idée de les ajouter au beau livre leur confère je ne sais quel mystère, une qualité vraiment extraordinaire. C’est comme si vous pensiez avec moi. » [Popelard, p. 67]

Marie-Antoinette Bissay

Bibliographie

  • Jouve, « Les portraits de Sima », N.R.F., mars 1931, réédité dans Sacrifices, Fata Morgana, 1986.
  • [Arfeux] Marc-Henri Arfeux, « Connaissance par les gouffres d’éros », Relectures de Pierre Jean  Jouve 2, revue Nu(e) 30, Nice, mars 2005, p.238.
  • [Leclair] Yves Leclair, « Le Grand Jeu », Dictionnaire de poésie de Baudelaire à nos jours, sous la direction de Michel Jarrety, Paris, Presses Universitaires de France, 2001.
  • [Popelard] Marie-Hélène Popelard, La Peinture de Josef Sima ou le sang des astres, Le Bois d’Orion, 2009.
  • [Watthee] Myriam Watthee-Delmotte, « Pierre Jean Jouve et Joseph Sima, étude d’une convergence », Pierre Jean Jouve 4 Jouve et ses curiosités esthétiques 2, textes réunis par Christiane Blot-Labarrère, Paris, La Revue des Lettres Modernes, 1992.

A lire sur le site pierrejeanjouve.org


André Masson


Pierre Jean Jouve - André Masson - Dumerchez - 1994

Pierre Jean Jouve :

André Masson


Préface de Bernard Noël

Editions Dumerchez, 1994

Nous sommes peu informés sur les relations entre Jouve et le grand peintre André Masson (1896-1987) — un des artistes majeurs du Surréalisme (il rejoindra André Breton à New-York en 1941 où, avec Matta et Max Ernst, il participera à la formation de jeunes peintres américains débutants comme Jackson Pollock ou Arshile Gorky) — un des compagnons de route de Georges Bataille (il a été l'illustrateur le plus fréquent pour des textes publiés sous le manteau ou par D.-H. Kahnweiler ou par G.L.M.) — marié à Rose Macklès (la soeur de Sylvia Bataille, la seconde épouse de Jacques Lacan pour qui il a fait le tableau qui cachait L'Origine de monde de Courbet) — et (pour nous, lecteurs), illustrateur d'un très grand nombre de beaux « livres d'artistes » : après ceux déjà nommés, Breton (Martinique Charmeuse de serpents, 1948) et Bataille (L'Anus solaire, 1931), citons brièvement : Michel Leiris (Simulacres, 1925 ; Glossaire j'y serre mes gloses, 1940), Robert Desnos (C'est les bottes de 7 lieues ..., 1926 ; Les sans-cou, 1934), André Malraux (L'Espoir, 1946) et Pierre Jean Jouve : Sueur de Sang (1933) et Langue (1952).

Les relations de Jouve avec les compagnons de Masson, Breton ou Bataille, sont obscures (mais Jouve connaissait très bien des amis communs à Masson et Bataille : Balthus, Klossowski, Lacan), et nous ne savons pas comment Jouve a connu Masson. Peut-être est-ce par l'intermédiaire de René Laporte, le directeur des éditions Les Cahiers libres de 1924 à 1934 ? Laporte publiait les poètes surréalistes (Le Revolver à cheveux blancs de Breton, par exemple), souvent illustrés par des peintres (Foujita, Ernst, Dali). Mais Masson fréquentait aussi le salon de Thérèse Aubray, poète et traductrice, qui appartenait au premier cercle des Cahiers du Sud ; elle était l'épouse du musicien Fernand Drogoul qui a aidé Jouve à lire la partition du Don Juan de Mozart : il y avait là un réseau d'amis communs — en 1941, pour Les Cahiers du Sud, Masson a illustré les Oeuvres complètes d'André Gaillard (1894-1929), un autre membre de ce groupe.

En 1933 paraît aux Cahiers libres la première édition de Sueur de sang. Les quinze premiers exemplaires (aujourd'hui très rares) s'ouvrent sur une magnifique gravure de Masson. L'image est toute remplie de sueur et de sang : à sa manière, Masson a ainsi réellement illustré Jouve. Frappé par cette œuvre, Jouve écrit « Piéta » qui paraît en 1934 comme finale de la deuxième édition de Sueur de sang, toujours aux Cahiers Libres. Ce poème est dédié « Á André Masson ». Dans sa Correspondance avec Kahnweiler, Masson écrit le 1er novembre 1934 :

« Je vais écrire à Jouve ; je suis très content qu'il écrive quelque chose à mon sujet parce que j'aime beaucoup ce qu'il écrit et je suis d'accord avec lui sur ce qu'on doit entendre et retenir dès qu'il s'agit de poësie. »

On retrouve de temps en temps la trace de cette relation entre Jouve et Masson : ainsi un critique (Rémi Labrusse) a montré que le poème « Les Papillons » de Matière céleste (1937),

« Ces fauves ont l'accent et la fatalités de deux visages »,

faisait référence au « Minotaure », la quatrième gravure de Masson pour Sacrifices de Georges Bataille, publié par G.L.M. en 1936. Or, c'est justement chez Guy Levis Mano, le grand éditeur-typographe-poète, que Jouve publie « Hélène » (1936) qui deviendra la première section de Matière céleste (on trouvera plus d'explications dans l'édition de Jérôme Thélot en Poésie/Gallimard). Au printemps 1936, Jouve assiste à Barcelone à la création du Concerto à la Mémoire d'un Ange d'Alban Berg. André Masson écrit dans une lettre du 28 avril 1936 à Kahnweiller :  « J'ai eu aussi deux fois la visite de P. J. Jouve, fixé à Barcelone pour quelque temps. »

André Masson par Armand Salacrou et Robert Desnos - 1940 - Réédition André Dimanche 1993
André Masson (1940),
réédition par André Dimanche Marseille, 1993

En 1940, Robert Desnos et Armand Salacrou prennent l'initiative de publier un (gros) livre sur leur ami André Masson, alors déprimé. Salacrou est le véritable éditeur (anonyme) et il a fait appel à l'imprimeur Wolf qui travaillait pour l'entreprise de son père au Havre. Le générique est prestigieux ; il regroupe en 1940 des auteurs qu'on voit rarement ainsi réunis : Jean-Louis Barrault, Georges Bataille, André Breton, Robert Desnos, Paul Éluard, Armel Guerne, Pierre Jean Jouve, Madeleine Landsberg, Michel Leiris, Georges Limbour, Benjamin Péret. Jouve commente les dessins Massacres que Masson lui a prêtés, ainsi que les gravures de Sacrifices et les dessins pour Mythologie de la Nature.

« Les Massacres, avec leur écriture contrapontique, forment un "tableau mental" dont on peut dire qu'il est vrai et sain, ce qui, dans les circonstances du sujet, n'est pas un petit paradoxe »

Le livre a été réédité à l'identique par André Dimanche en 1993. Dans la réédition de deux textes de Jouve sur André Masson (par Dumerchez en 1994), Bernard Noël écrit dans la préface :

« Le texte de Jouve en est l'une des contributions majeures avec celui de Georges Bataille intitulé "Les Mangeurs d'étoiles". La manière plus allusives de Jouve, mais non moins tranchante, couvre le même arrière-plan excessif que celle, plus violente, de Bataille — et le temps nous a découvert combien leurs oeuvres sont parentes de celles de Masson. »

En 1952, un alors petit éditeur, L'Arche, publie un magnifique livre d'artiste, le recueil Langue illustré de trois litographies par André Masson, Balthus et Joseph Sima imprimées à Aix-en-Provence par Léo Marchutz. Là encore, le tirage est très faible (28 exemplaires), aussi cette édition est très rare.

En 1955, le Mercure de France réédite à l'identique la 3ème édition (1935, Gallimard) de Sueur de Sang dont « Piéta » forme alors l'avant-dernière section. Mais quand, à partir de 1964, Jouve restructure son œuvre poétique en quatre volumes, « Piéta » a disparu, aussi on ne peut plus lire ce poème dans l'édition accessible aujourd'hui (Noces, suivi de Sueur de Sang dans la collection Poésie/Gallimard). On peut le regretter.


J.-P. L.-L.

Sources


G.L.M.


En construction



1933-1952

Balthus

Jouve et Balthus :

une « sacra conversazione »

« Rilke avait donc été, entre 1920 et 1926, [le] père spirituel [de Balthus]. Mais, tout aussitôt après sa mort, et sans discontinuité, Pierre Jean Jouve lui succède dans cette sacra conversazione. », Jean Clair, Balthus, Flammarion, 2008.

« Comme dans toute grande peinture, les toiles sont au service d'un programme iconographique complexe. Balthus n'a jamais rien dit sur ce programme ; toutefois, quand on lui soumettait une hypothèse, si elle était bonne, il laissait entendre qu'on avait visé juste. Par exemple, nombreux sont les tableaux à être des illustrations quasi littérales des poèmes de Pierre Jean Jouve. », Jean Clair, entretien pour Le Figaro, 16 juin 2008.

1933-1935

Période de Sueur de Sang et de La Scène capitale

Balthus sous la direction de Jean Clair- Flammarion

L'amitié de Pierre Jean Jouve et Blanche Reverchon avec Balthus a été longue et fructueuse, et de nombreus échos apparaissent dans les ouvrages publiés par les spécialistes de l'oeuvre du peintre, par exemple :

Balthus sous la direction de Jean Clair, avec des contributions de Robert Kopp, James Lord, Sabine Rewald, Giorgio Soavi, Virginie Monnier, Sylvia Colle...  (Flammarion, 2088).

[Robert Kopp cite un article de Jouve sur Balthus paru dans la revue La Nef en 1944 : ] « Le Jouve qui parle ici est celui qui, réfugié à Genève, vient de publier ses propres essais sur Baudelaire, Delacroix, Meryon, Rimbaud, Courbet, et qui reconnaît en Balthus une âme soeur. N'aurait-il pas dû le faire dix ans plus tôt, à l'occasion de la première exposition individuelle de Balthus à Paris, qui eut lieu en avril 1934, à la galerie de Pierre Loeb à Paris, où furent révélés au public cinq grands tableaux [...] : La Rue, La Toilette de Cathy, La Fenêtre, Alice et La Leçon de Guitare ? 1934, pour Jouve, c'était essentiellement l'époque de Sueur de Sang, précédé d'un texte capital : "Inconscient, spiritualité et catastrophe", dans lequel l'inconscient (au sens freudien du terme) est désigné comme principale source de la poésie. [...] Ce que Jouve dit de la poésie paraît correspondre aux tableaux de Balthus. »
Jouve-Defense_et_Illustration-Charlot-1945
Jouve - Défense et Illustration - Charlot - 1945 - Dédicace ◄En 1945, Jouve dédicace à Balthus la 2ème édition de Défense et Illustration qui reprend son Tombeau de Baudelaire de 1942 et ses textes sur Delacroix, Meryon et Courbet.
1933

En 1934, le couple Pierre et Blanche Jouve achète le tableau Alice qui sera accroché dans la chambre.

Aujourd'hui, Alice au miroir appartient aux collections du Centre Georges Pompidou :   ► Alice au Miroir sur le Site du centre Georges Pompidou avec le point de vue d'Isabelle Monod-Fontaine.  

Balthus - Centre Pompidou - Catalogue - 1983-1984

Dans le catalogue de l'exposition Balthus du Centre Georges Pompidou (5 novembre 1983-23 janvier 1984), le commissaire de l'exposition, Gérard Régnier (Jean Clair), donne une anthologie très complète des textes critiques et des poèmes en vers et en prose que Jouve a consacrés à Balthus :

  • A Balthus, Vers majeurs, 1942, puis La Vierge de Paris, 1946.
  • Mémoire de Larchant, Vers majeurs, 1942, puis La Vierge de Paris, 1946 (voir la section consacrée à l'église de Larchant)
  • Les Cenci d'Antonin Artaud, N.R.F., juin 1935
  • Oeuvre peinte de Balthus, revue Lettres, Genève, janvier 1943
  • Balthus, La Nef, Alger, septembre 1944
  • Ironie de Cosi fan tutte, En miroir, 1954
  • Le Tableau, Proses, 1960
  • Description, Proses, 1960
  • La Douce visiteuse, Proses, 1960
  • Les beaux Jours, Proses, 1960
Sur « Alice » de Balthus et « Le Tableau » de Jouve
  • Dans le Cahier Pierre Jean Jouve n°1 (colloque de Saorge, juin 2007, Éditions Calliopées, 2009), Jean-Paul Louis-Lambert : « Jouve et les Stigmatisé(e), une fiction détective - L’invention de "Lisbé" ».

  • Dans le Cahier Pierre Jean Jouve n°2 (colloque de Cerisy, août 2007, Éditions Calliopées, 2010) : François Lallier : « Le Tableau », et Jean-Paul Louis-Lambert : « Jouve et les Stigmatisé(e), une fiction détective - La musique blanche ».

1936

Jouve possédait un autre tableau de Balthus :  ►le portrait de Thérèse sur le site de la Fondation Balthus

1937

La Suisse et ses paysages, qui ont tant compté pour Jouve, ont aussi été peints par Balthus : ►La Montagne sur le site de la Fondation Balthus

Jouve - La Scène capitale - Gallimard - 1935
En 1935, Jouve publie son roman en deux récits, La Scène capitale. Le premier récit s'intitule "La victime" et il est dédicacé à Balthus, dédicace toujours présente lors de la réédition par la L.U.F. en 1948 dans le volume collectif intitulé Histoires sanglantes. La dédicace a disparu dans la réédition au Mercure de France en 1961.

Jouve - La Scène capitale - La Victime - 1935 - Titre
Jouve - La Scène capitale - La Victime - 1935 - Dédicace
En 1937 ou 1939-1946
(la date est discutée), Balthus peint son terrible tableau qu'il intitule La Victime.

[Virginie Monnier écrit :] « Le visage tuméfié, le corps bleui, elle a, peut-être été victime d'un viol comme l'héroïne éponyme du roman de Pierre Jean Jouve (1935) qui est dédicacé à Balthus. Entre la mort et la vie [...]» 

1938

Balthus n'a quasiment jamais illustré des livres d'écrivains (ses illustrations pour Les Hauts de Hurlevent ont un tout autre statut). Ses deux participations à des livres de Jouve sont donc exceptionnelles. En 1938, Jouve publie Urne chez GLM, plaquette (très rare) qui  s'ouvre sur un dessin de Balthus.



1939

L'Église de Larchant par Jouve et Balthus



Sur "Le Bois des Pauvres", Jouve donne à la fin de ses différentes éditions une "Note" qui précise que Larchant est un village au sud-ouest de Fontainebleau où l'on peut admirer la ruine d'une église du XIIIe siècle jadis rattachée à Notre-Dame de Paris.Jouve, puis Balthus, ont illustré cette église.

Jouve a écrit (au moins) trois poèmes. Celui de 1938 (publié dans Kyrie), a sans doute été composé sous le choc visuel de cette église largement détruite mais qui reste extêmement impressionnante à voir.

L'église de Larchant
que Balthus a peint en 1939

depuis le point de vue
dit "Banc de Balthus"►






Photo MCH (2009)
Eglise de Larchant
Sur le site de la fondation Balthus : Le tableau avec l'Église de Larchant

Jouve a écrit les poèmes de 1942 et 1943 en Suisse, pendant la Seconde Guerre mondiale, dans le sentiment de nostalgie qui envahissait l'esprit du poète exilé.

On peut supposer que Jouve a fait connaître cette église à Balthus vers 1938 ou 1939. Balthus a peint un magnifique paysage depuis un lieu qui s'appelle aujourd'hui encore "le banc de Balthus". La photo ci-dessus ▲ reprend à peu près le cadrage du tableau, mais le paysage a bien changé en 70 ans.

1938, 1942, 1943

Larchant : les Poèmes de Jouve

Kyrie
"Les quatre cavaliers"
Gallimard, 1938, p. 83.

Ta ruine, église de Larchant

Se jette à l'infini comme le miel [...]

Rééditions
  • Poésie *, 1925-1938, Mercure de France, 1964, p. 334 
  • Oeuvre I , Mercure de France, 1987, p. 404
Vers Majeurs
L.U.F., Fribourg, 1942, p. 28

"Mémoire de Larchant"

Te reverrai-je oh jamais dans ce monde
Cathédrale de l'air visage ruiné
Sur la perfection bleuâtre des forêts [...]
Rééditions
  • La Vierge de Paris, L.U.F., Paris, 1946 et Mercure de France, 1957, p. 180
  • Poésie **, 1939-1947, Mercure de France, 1987, p. 108
  • Oeuvre I , Mercure de France, 1987, p. 544
Le Bois des Pauvres
L.U.F., Fribourg, 1943, p. 11

"Le Bois des Pauvres"

Elancé de Larchant l'oiseau tirait son vol
Il se posait bientôt, c'était le bois des Pauvres [...]
Rééditions
  • La Vierge de Paris, L.U.F., Fribourg, 1944, p. 15,  
  • La Vierge de Paris, L.U.F., Paris, 1946 et Mercure de France, 1957, p. 237
  • En miroir, 1954, p. 81
  • Poésie **, Mercure de France, 1987, p. 135
  • Cahier de L'Herne, 1972, p. 274
  • Oeuvre I , Mercure de France, 1987, p. 571
1952

En 1952, Jouve publie Langue (L'Arche) avec trois lithographies, par  Balthus, Masson et Sima,  imprimée à Aix-en-Provence  par l'artiste lithographe  Léo  Marchutz



Documentation réunie par J.-P. L.-L

►Voir aussi sur ce site : "Des amis de Pierre et Blanche Jouve : Balthus et ses proches"

Sources

  • Balthus, catalogue de l'exposition du Centre Georges Pompidou. Ouvrage conçu par Gérard Régnier (Jean Clair). Paris, 1983. 

  • Balthus, sous la direction de Jean Clair, Flammarion, Paris, 2008.

1952

Léo Marchutz


En construction


En 1952 L'Arche, publie un magnifique livre d'artiste, le recueil Langue, poèmes de Pierre Jean Jouve, illustré de trois litographies par André Masson, Balthus et Joseph Sima imprimées à Aix-en-Provence par Léo Marchutz.



1949-1957

Cassandre

Jouve - 1957 - Cassandre - Décor de Don Juan

En construction

Larchant, le tableau de Balthus, a été la propriété de Cassandre, ami et disciple de Balthus, auteur d'affiches célèbres, peintre des décors du Don Juan du festival d'Aix-en-Provence le 18 juillet 1949.

Cassandre fit les gravures du Décor de Don Juan, texte de Jouve, publié en 1957 à Genève chez Kister. 

Jouve - 1957 - Cassandre - Décor de Don Juan
En construction


  • Sur le site du Festival d'Aix-en-Provence créé par Gabriel Dussurget, un historique : Hans Rosbaud, le grand chef d'orchestre, dirige l'orchestre de 1948 à 1962. En 1949, arrive Cassandre, peintre, affichiste et décorateur . 
  • D'autres grands peintres, André Derain, André Masson, ont aussi fait des décors pour le festival d'Aix.

2013

Philippe Roman

Philippe Roman - Promenade avec Pierre

Philippe Roman, peintre, disciple de Balthus, a été le patient de Blanche Reverchon et l'ami du couple Blanche et Pierre.

« Il peignait lentement, avec des pinceaux très fins, par petites touches, à l'image de ses couleurs posées sur sa palette. [...] Vernissant entre chaque couche, laissant sécher durant des mois et revernissant après avoir poncé, ce qui donne ce glacis si particulier et diaphane à ses tableaux. » (Emmanuel Boncenne)

  • Du 20 septembre au 10 novembre 2013, la B.N.F. présente une exposition :

« Emmanuel Roman, filleul de Pierre Jean Jouve, a fait don au département des Manuscrits d’un ensemble de documents relatifs au poète, accompagné de dessins de son père, le peintre Philippe Roman. Grâce à ce don, l’œuvre de Jouve se trouve doublement éclairée : dans sa genèse d’abord, à travers manuscrits, dactylographies, correspondance, objets et œuvres ayant appartenu à l’auteur de Sueur de sang ; mais aussi dans sa réception, puisque nombre de dessins et de tableaux de Philippe Roman sont inspirés de l’univers de Jouve, ou en reflètent les thèmes. » (Guillaume Fau, commissaire de l'exposition)

une exposition Philippe Roman et ses amis (Balthus, S. Szafran, R. Mason, I. Theimer, O. O. Olivier, X. Valls, D. Hockney, J. Ortner , V. Jordan Roman, J. Erhady, R. Guinan, A. Bracquemond, R. Granet). Une salle sera consacrée aux portraits de P. J. Jouve et des vues de Sils-Maria.


Philippe Roman, Promenade avec Pierre, huile sur Toile, B.N.F.,  Département des manuscrits.
Source  ►
  • Philippe Roman, (1927-1999) peintre de la Nouvelle Subjectivité, par  Odile Bombarde, Emmanuel Boncenne, Martine Broda, Jean Clair, Raymond Mason, Philippe Roman et Sam Szafran, Éditeur : Gourcuff Gradenigo (2010)

A lire sur le site pierrejeanjouve.org ►


Voir aussi


Haut de la page
Logo Site Jouve - Portrait par Serge Popoff
Retour à la Page d'Accueil du Site

Page réalisée par Jean-Paul Louis-Lambert

Textes © 2009-2013 - Jean-Paul Louis-Lambert (J.-P. L.-L.) et Marie-Antoinette Laffont-Bissay

Illustrations : Tous droits réservés.

Site « Pierre Jean Jouve »

Sous la responsabilité de Béatrice Bonhomme et Jean-Paul Louis-Lambert

Dernière mise à jour : 15 septembre 2017

Création : 31 Août 2009