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Lectures de Pierre Jean Jouve |
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Retour à la page d'Accueil de la lecture des "Années prodigieuses" | Pierre Jean Jouve 1925-1937
Les
Années prodigieuses
Proposition pour un petit guide de
lecture3- Les Livres de Poèmes |
Les quatre grands recueils et leur histoire
| Jouve, entre 1931 et 1937 a regroupé
ses « plaquettes » (lui-même dit :
« éditions partielles ») en « recueils
collectifs » (lui-même dit : « éditions
principales »), souvent qualifiés de
« définitifs », mais chez Jouve, rien
n'est jamais définitif : 30 ans plus tard, au Mercure de
France (1964-1967), Jouve a souvent modifié profondément ses oeuvres
antérieures. Pour la période ici parcourue, il y aurait donc quatre livres de
poèmes à considérer, le premier paru chez Grasset et les trois autres aux
éditions de la N.R.F. : |
Les Quatre grands Recueils |
1929 |
1931 |
Le Paradis perdu |
Les Noces |
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1935 |
1937 |
Sueur de Sang |
Matière céleste |
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| Mais cette présentation globale
ignore les conditions réelles d'écriture et de
publication, et chaque recueil a une histoire parfois très
complexe. Cette histoire est difficile à reconstituer à
partir des rééditions des années soixante (de
Poésie * en 1964 à Poésie **** en
1967, seuls textes actuellement disponibles), car Jouve a beaucoup
coupé et il faut lire attentivement les notes et les « Textes
retranchés » de l'édition de Œuvre
par Jean Starobinski (Mercure de France, 1987) pour reconstituer les
vraies publications de Jouve pendant ses « années
prodigieuses ». En effet, cette connaissance est
nécessaire si on veut comprendre les évolutions
rapides de sa création durant cette période
courte – 12 ou 13 ans seulement sur les 60 ans de la vie d'écrivain
de Jouve – mais si féconde. Il faut donc savoir comment ses
recueils ont été construits, et comment ils ont évolué.
Ce qui va être dit est sommaire, mais les axes essentiels
seront présentés. Nous nous limitons aux éditions
en plaquettes et volumes, car les éditions « pré-originale »
en revues sont difficiles à reconstituer ; en effet Jouve
publiait souvent des « bonnes feuilles » dans
les principales revues littéraires de son temps : N.R.F.,
Cahiers du Sud, Commerce, Le Minotaure, Cahiers GLM, Mesures, etc. Énumérons : |
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1929-1938 : Le Paradis perdu | |
| 1929-1938 : Le Paradis perdu
a, certes, été publié en 1929 chez Grasset
(dans une collection fameuse dirigée
par Daniel Halévy, les Cahiers Verts), mais Jouve avait initialement prévu
un livre illustré par des gravures de Joseph Sima. Ce livre
fut long à mettre au point, et la « version
authentique » ne parut qu'en 1938 - 50 exemplaires
étaient effectivement accompagnés des gravures de
l'ami de Jouve. Cette réédition contenait un texte
théorique important, « La Faute », que
Jouve ne reprit pas dans les rééditions suivantes du
Paradis perdu (LUF, 1942 ; Grasset, 1966), mais dans son
recueil de textes théoriques, Commentaires (La
Baconnière, 1950).
Adam et Eve - 2 - Hommage à Jouve par Serge Popoff |
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1929 |
Le Paradis perdu |
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1938 |
Le Paradis perdu
(avec la préface La Faute ; 50 exemplaires sont ornés de gravures par Joseph Sima)
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1925-1931 : Les Noces |
1925-1931 : Les Noces :
ce recueil a une histoire très compliquée, car Jouve,
dès 1931, a restructuré des plaquettes antérieures.
Nous nous limitons à la description donnée par le tableau suivant : |
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1925 |
1926 |
1927 |
Les
Mystérieuses Noces |
Les Nouvelles
Noces |
Trois pièces |
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Les
Mystérieuses Noces (Stock, 1925) qui marque – avec
Paulina 1880 - le début, non nommé, de la
« vita nuova ». Deux sections :
- « Songes »
- « Enfants mystérieux »
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Les Nouvelles
Noces (NRF, Septembre 1926) où le terme de « vita
nuova », non expliqué, apparaît. Il y a quatre
sections :
- « Des déserts »,
- « Sancta
Teresa »,
- « Humilis »,
- « Cantique
selon Saint François ».
Le « Cantique du Soleil selon Saint François » était
déjà paru en Juillet 1926 dans la NRF.
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Trois pièces
: il s'agit de trois poèmes («
La Mélancolie d’une belle Journée », « Le Fou d’Amour », « Calice ou l’Adieu de l’Âme
de Rainer Maria Rilke ») publiés dans
un volume collectif des
Cahiers verts intitulés Écrits suivis de trois poèmes de P.
J. Jouve » (Grasset, 1927). Après une préface de Daniel Halévy, les quatre auteurs des Écrits sont :
- André Chamson : L'Homme contre l'histoire
- André Malraux : D'une jeunesse européenne
- Jean Grenier : Interiora Rerum
- Henri Petit : Vézelay
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1928 |
1930 |
1931 |
Noces |
La Symphonie à Dieu |
Oeuvres poétiques – Les Noces - Nouvelle édition |
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Noces (Au
Sans Pareil, 1928) : ce premier recueil collectif est important : il
regroupe les poèmes précédemment parus, avec
quelques modifications : le recueil compte alors quatre sections :
- Mystérieuses Noces
- Nouvelles Noces
- Quatre
Fleurs
- Jardin des Âmes au printemps.
Jouve les fait suivre d'une
célèbre « postface » où il
annonce son reniement de l'œuvre antérieure à 1925.
Cette postface ne sera pas reprise dans les rééditions
suivantes ; elle sera rééditée dans Commentaires (1950). |
La Symphonie à Dieu
(NRF, 1930) est une belle plaquette illustrée d'une gravure de
Joseph Sima. Une légende dit que la jolie typographie en deux couleurs a
été réalisée par Jouve et André
Malraux alors directeur artistique chez Gallimard. Ce recueil "partiel"
a trois sections :
- Incarnation
- Le Père de la Terre
- Vrai Corps
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Oeuvres poétiques – Les Noces. Il s'agit du
recueil (provisoirement) définitif qui paraît en 1931
à la NRF. Il est conçu en deux parties : « Noces » et « La Symphonie à Dieu ».
« Noces » reprend à peu près le recueil de 1928
(restructuré) :
- Deux sections viennent de "Mystérieuses Noces" (1925):
- Trois sections viennent de "Nouvelles Noces" (1926) :
- Des déserts
- Sancta Teresa
- Humilis
- Deux sections viennent de Noces de 1928 :
- Sept Fleurs, qui est une nouvelle structuration (avec des poèmes en moins !) de Quatre Fleurs.
- Jardin des Âmes au Printemps
« La Symphonie à Dieu » devient la seconde partie des Noces, avec ses trois sections :
- Incarnation
- Le Père de la Terre
- Vrai Corps
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Edition de Poésie *, qui regroupe Les Noces, Sueur de Sang, Matière céleste et Kyrie (Mercure de France, 1964). |
Les Noces, suivi de Sueur de Sang, premier recueil de poèmes de Jouve édité dans une collection de Poche (Poésie/Gallimard, 1966) |
En 1987, Jean Starobinski publie Œuvre I
qui regroupe les livres de poèmes de Jouve. Les notes et textes
retranchés donnent accès à des textes depuis
longtemps introuvables (Mercure de France). |
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haut de la page | Le lecteur d'aujourd'hui doit savoir
que les éditions accessibles des Noces
(en particulier dans la collection de
poche Poésie/Gallimard) reprennent
l'édition restructurée par Jouve en 1964.
Jouve a alors beaucoup
coupé : pour l'essentiel, les poèmes retranchés
sont donnés dans les
notes de l'édition de Œuvre I faite par Jean Sarobinski en 1987. |
1933-1935
| 1933-1935 : Sueur de Sang
: ce célèbre recueil a une histoire qui n'est pas
simple. Il a connu trois éditions successives, en 1933, 1934
et 1935. Chaque édition a sa personnalité propre et
montre une évolution qui avait été perçue
très tôt par un contemporain, Roger Bastide (dans les
Cahiers du sud en 1938). Nous décrivons, également
brièvement, son histoire : |
Sueur de Sang |
1933 |
Sueur de Sang |
Sueur de Sang
(Cahiers libres, 1933) : quelques exemplaires de luxe ont une
gravure d'André Masson. Ce recueil (en « une
partie », intitulée : « Sueur de
Sang ») contient le célèbre
« avant-propos dialectique » daté de
mars 1933 qui sera conservé dans les rééditions. |
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1934 |
Sueur de Sang, Nouveaux Poèmes |
Sueur de Sang
(Cahiers libres, 1934) : l'avant-propos « dialectique »
est toujours daté de mars 1933, mais un paragraphe
signifiant a été réécrit après
cette date. Le volume est considérablement augmenté
: il est en « trois parties » :
- « Sueur
de Sang »,
- « L'Aile du désespoir »
- « Pieta. »
Nous considérons
que cette édition marque une forte évolution
stylistique par rapport à la précédente. |
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1935 |
Oeuvres poétiques – Sueur de Sang |
Oeuvres poétiques – Sueur de Sang (NRF,
1935) Il s'agit du recueil (provisoirement) définitif,
encore augmenté. L'avant-propos a perdu l'adjectif
« dialectique » et le recueil compte
« quatre parties » :
- « Sueur de
Sang, »
- « L'Aile du désespoir »,
- « Pieta »
- « Val étrange ».
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1936-1937 | 1936-1937 : Matière
céleste : ce haut chef-d'œuvre de Pierre Jean Jouve,
l'un des sommets absolus de la poésie française du
vingtième siècle, a aussi une histoire. Jouve a
d'abord publié deux plaquettes avant de publier le recueil
complet : |
Matière
céleste |
1936 |
Hélène
|
Hélène
(GLM, 1936) |
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1936 |
Urne |
Urne (avec
un dessin de Balthus, GLM, 1936) |
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1937 |
Oeuvres poétiques – Matière céleste |
Oeuvres poétiques – Matière céleste
(NRF, 1937) contient cinq parties : « Hélène »,
« Nada », « Urne »,
« Matière céleste » et
« Récitatif ». |
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1995 |
Dans les Années profondes, Matière céleste, Proses |
En un volume de la collection
Poésie/Gallimard, l'ensemble du cycle d'Hélène
édité par Jérôme Thélot. Texte
des rééditions au Mercure de France. |
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Sous la responsabilité de Béatrice Bonhomme et Jean-Paul Louis-Lambert Ce texte©
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réservés. Mise à jour du 20 juillet 2009 |